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Cinéma

Le sang des bêtes

Le sang des bêtes

Georges Franju / 1948 / N&B / 21' / France

Synopsis

Documentaire sur les abattoirs de Paris. Sur des commentaires de Jean Painlevé.

Équipe technique et distribution

Scénario : Georges Franju / Commentaire : Jean Painlevé, dit par Georges Hubert et Nicole Ladmiral / Photographie : Marcel Fradetal / Musique : Joseph Kosma / Montage : André Joseph

Sur le film, en quelques mots

Le synopsis tel que livré ci-dessus, ainsi que son titre même, laissent assez entendre à quoi le film expose : la brutalité de la mise à mort des animaux à fins de remplir les étals des boucheries. Mais le film est de Franju, le commentaire de Jean Painlevé (auteur d'extraordinaires films dits "scientifiques", particulièrement sur les animaux, dont certains sont présents sur ces pages).

Ainsi, le ton badin du film, à son début, la musique guillerette, nous invite à la rêverie, sur l'organisation de la grande ville (ici, Paris), le rapport entre la ville et ses ailleurs (les banlieues, les campagnes), entre le centre et la périphérie, le pouvoir, la richesse et la pauvreté... Puis, arrivent comme chirurgicalement les abattoirs, leurs vies -celles des hommes qui y travaillent-, leurs morts -celles des animaux.

Pierre Reverdy écrivait : "on ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux". Le sang des bêtes participe de cet éveil-là : le soleil et la mort voyagent ensemble, le soleil de la douceur de vivre dans les grandes villes prospères, et le substrat de violence et de peine, de mort, qui rendent possible cette douceur.
Le film invite ainsi à un complexe voyage en nous-mêmes, en nos responsabilités, en notre complicité avec la violence, à notre aveuglement devant elle, devant sa banalité.

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