#5 L’Autonomie de la Création

L’épisode #5 L'administration publique de la culture en France, parce qu'elle n'a eu de cesse depuis plus de soixante ans de développer et renforcer son pouvoir sur l'art, a favorisé la constitution d'un monde culturel en tant que monde à part, dont la logique d'évolution l'éloigne toujours davantage des réalités communes et des enjeux démocratiques fondamentaux. 
Son intrication au pouvoir, qu'il soit économique ou politique, a conduit l'art à se défaire de son articulation d'origine à la culture. 
Sa normalisation comme son artificialité ont conduit la création à se séparer de son humanisme fondamental. 
Les grilles de valeurs et barèmes esthétiques établis par l'administration, subjectifs, arbitrairement fondés sur le goût d'une seule classe sociale de service, aussi une hypocrite stratégie de contrition par laquelle elle prévient toute révolution à grands coups de tiers lieux, de médiateurs, de discrimination positive et d'inclusivité inversée (accueillir dans ce qui sépare) mésestiment et empêchent l'usage égalitaire de l'art et un partage équitable et quotidien de la création artistique. 
L'essentiel de la population, ainsi interdit d'expression, de représentation directe, est alors civilisationnellement invisibilisé et dévalorisé. 
Sup de Sub pour ses élèves rétablit un usage permanent de la création artistique, les émancipe de toute autorité esthétique autre que la leur propre, les libère de la critique et de tout conseil spécialisé, les libère aussi de la notation, de la classification et de la distinction des objets en œuvres d'art.
 

Avec Jean Michel Bruyère, créateur de Sup de Sub, Eren, Djaylane, Alan et Kabié, anciens étudiants et ancienne étudiante de Sub de Sub - Mark Hubbard, promotion Yael, Caroline Bernard,  artiste, directrice artistique de la compagnie laboratoire Chemins de traverse, Genève, enseignante-chercheuse à l’École nationale supérieure de photographie à Arles, professeure associée à l’UQAM, Canada, intervenante à Sup de Sub - Mark Hubbard.

Une émission animée par Julien Chollat-Namy, intervenant au sein de Sup de Sub et membre de LFKs.

Le Goût du Capri-sonne

Depuis septembre 2019, existe Sup de Sub, titre énigmatique, une action de formation par les arts. À ce jour, trois promotions se sont succedées. Déployées sur deux campus, l’un au bord du Canal de l’Ourcq, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis l’autre sur la rive nord-Méditerranéenne, à Marseille avec des annexes rurales : à Lormes, dans le massif du Morvan, pour le campus de Seine Saint Denis, à Barjols en Provence pour le campus de Marseille. Chaque promotion a rassemblé 80 jeunes hommes et jeunes femmes, 40 par campus. Ils ont et elles ont entre 17 et 26 ans, tous et toutes en délicatesse avec les systèmes – système scolaire, système pénal, système hospitalier, identitaire, administratif… Mise en œuvre — au sens plein — par LFKs coopérative, cette action a été conçue par Jean Michel Bruyère, fondateur de LFKs. Sup de Sub se présente comme une école supérieure d’autodidaxie, et a pour motto : Faire sa vie, comme une œuvre.A l’invitation de Radio Grenouille, une émission pour arpenter ces questions « LE GOÛT DU CAPRI-SONNE » construite par Jean Michel Bruyère et le collectif LFKs, est constituée de dix épisodes d’une heure chacun.

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