Compendium
Pensées dans le monde
Cartographie
CONTRE-CARTOGRTAPHIE - Ce que Google Maps ne montre pas
[VIDEO] [19 minutes]
LA CONTRE-CARTOGRAPHIE - Démarche radicale
Pour trouver son chemin, et de préférence avec l’itinéraire le plus rapide, nombreuses sont les cartes dans nos poches : Google Maps, Waze, etc. Elles peuvent nous géolocaliser en temps réel, mesurer les distances parcourues, mais aucune d’entre elles n’est capable de représenter les ressentis et les vécus liés à nos déplacements. La contre-cartographie vient rebattre les cartes, et bouscule notre rapport utilitaire à l’espace.
Ici, pas question de suivre la supposée objectivité scientifique, on veut représenter le monde tel qu’on le vit pour mieux mettre en avant les problématiques invisibles à l'œil nu : dynamiques raciales, enjeux environnementaux ou même nos propres questionnements intérieurs.
À la rencontre de celles et ceux qui spatialisent les enjeux sociétaux et cartographient notre intime.
L’artiste canadienne Larissa Fassler dessine les contours des inégalités qu’elle lit dans les espaces publics.
Le danseur et performeur Mathias Poisson porte son attention sur le vivant et suit ses sens pour cartographier sa subjectivité.
Stéphanie Sagot, quant à elle, œuvre à retranscrire le monde sous un prisme éco-sensible avec des cartes-peintures de paysages.
Mathias Poisson est un artiste français dont le travail explore les interactions entre la marche, la cartographie et la performance. Diplômé de l'École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI/Les Ateliers), il a également suivi la formation en danse contemporaine EX.E.R.CE au Centre Chorégraphique National de Montpellier.
Depuis 2001, Poisson développe des projets artistiques centrés sur la promenade et l'expérience subjective des lieux. Il crée des cartes sensibles et subjectives qui traduisent ses perceptions lors de ses déambulations urbaines, offrant ainsi une vision personnelle des espaces traversés.
En 2009, avec Virginie Thomas, il fonde l'Agence Touriste, une agence de voyage expérimentale qui explore les périphéries des villes et visite les zones sans monuments. Cette initiative vise à questionner les habitudes perceptives et les représentations des espaces vécus.
Poisson intervient régulièrement dans des institutions telles que l'École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et l'École Supérieure d'Art d'Aix-en-Provence, partageant son approche artistique basée sur la traduction et l'appropriation des sensations au contact des espaces publics.
Son travail, mêlant dessin, performance et installation, invite le public à reconsidérer sa perception de l'environnement urbain et à s'engager dans une exploration sensorielle des lieux du quotidien.
Larissa Fassler est une artiste canadienne née en 1975 à Vancouver, vivant et travaillant à Berlin depuis 1999. Depuis plus de 18 ans, elle crée des œuvres qui documentent et interrogent les dynamiques géo-spatiales de la vie urbaine.
Son travail se caractérise par des peintures et dessins cartographiques, ainsi que des sculptures architecturales, qui visualisent les caractéristiques observables et intangibles des villes. Elle aborde des questions socio-économiques et culturelles complexes affectant l'espace urbain contemporain.
Fassler a exposé internationalement, notamment à la Galerie Poggi à Paris, où elle a présenté des expositions telles que "Worlds Inside" et "Social Orbits".
Son approche artistique offre une perspective unique sur la manière dont les espaces publics sont perçus et utilisés, contribuant à une compréhension plus profonde des environnements urbains.
Stéphanie Sagot est une artiste française née en 1976, dont le travail explore les intersections entre l'art, l'écologie et le féminisme. Issue d'une famille d'ostréiculteurs, elle puise dans ses racines pour interroger les relations entre l'humain et son environnement.
En 2004, elle fonde et dirige jusqu'en 2016 le centre d'art et de design La Cuisine à Nègrepelisse, dans le Tarn-et-Garonne. Cet espace se consacre à l'alimentation et à l'agriculture, reflétant son intérêt pour les pratiques artistiques en lien avec le quotidien et le territoire.
Parallèlement, Stéphanie Sagot forme depuis 15 ans le duo artistique Becquemin & Sagot avec Emmanuelle Becquemin. Ensemble, elles développent des projets mêlant performance, design et art contemporain, souvent teintés d'une critique sociale et culturelle.
Depuis 2016, elle collabore également avec Suzanne Husky au sein du Nouveau Ministère de l’Agriculture, une initiative artistique visant à repenser les pratiques agricoles et alimentaires sous un angle écologique et poétique.
En tant que maîtresse de conférences en arts appliqués à l'Université de Nîmes, Stéphanie Sagot partage son expertise et ses réflexions sur les écotopies et les relations entre art et conscience. Son travail, alliant création, recherche et commissariat d'exposition, s'intéresse aux relations entre art et quotidien, les envisageant comme une modalité d'émancipation voire de résistance.