Los Olvidados
Synopsis
Dans une banlieue déshéritée de Mexico, El Jaïbo, échappé d’une maison de correction, retrouve sa bande. Ensemble, ils agressent un aveugle et dévalisent un cul-de-jatte. Mais El Jaïbo veut avant tout se venger de Julian, qu’il accuse de l’avoir dénoncé. Accompagné du jeune Pedro, El Jaïbo attire Julian dans un traquenard et le tue. Seul témoin du meurtre, Pedro va alors désespérément tenter de retrouver le droit chemin...
Équipe technique et distribution
Scénario : Luis Buñuel et Luis Alcoriza / Musique : Rodolfo Halffter et Gustavo Pittaluga / Photographie : Gabriel Figueroa / Montage : Carlos Savage
Avec Stella Inda : la mère de Pedro / Miguel Inclán : Don Carmelo, l’aveugle / Alfonso Mejia : Pedro / Roberto Cobo : El Jaibo / Alma Delia Fuentes : Meche / Francisco Jambrina : le directeur de l’école / Jesús Garcia Navarro : le père de Julián / Mario Ramirez : Ojitos
Sur le film, en quelques mots
La fin du film est sèche, non sentimentale. Et si, pour beaucoup, la fin de l'histoire ne marque pas, ou s'efface, sans doute cela vient-il de la distance avec laquelle filme Buñuel.
Buñuel ne cherche pas à sauver qui que ce soit, mais à dérouler logiquement un itinéraire pris dans la violence et la misère. Cette violence et cette misère existent, avec les traumatismes qu'elles entraînent.
Plusieurs des films tournés dans l'après seconde guerre mondiale ont voulu en prendre acte (ce film est de 1950), comme Allemagne Année Zéro, par exemple.. Ils racontent souvent aussi un trajet moral qui se reconstitue sur les ruines.
Pas vraiment de trajet moral ici. C'est que parfois les conditions d'existence sont trop dures, et que les cruautés s'accumulent.
Un prologue nous prévient ; un rêve vient tordre la vision ; un œuf est jeté contre l'objectif de la caméra. Le film est droit et implacable. Il y eut un long travail d'enquête effectué dans les rues de Mexico préalable au scénario, et le film a les mains dans la réalité de la rue. Surgissent aussi des images étranges, ironiques, des gestes bizarres qui sont, après tout, ceux que font les hommes et les femmes avec leur complexité et leurs contradictions.