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Cinéma

Requiem pour un massacre

Requiem pour un massacre

Elem Klimov / 1985 / Couleur / 2h20 / URSS

Synopsis

En 1943, en Biélorussie, un jeune villageois, Fliora, déterre le fusil d’un soldat mort et s’engage chez les partisans contre l’envahisseur allemand. Avec l’énergie et l’idéalisme d’un enfant, il plonge dans l’horreur d’un monde qui dépasse les adultes eux-mêmes. Entre errance et combat, Fliora devient le témoin de toutes les horreurs de la guerre.

Équipe technique et distribution

Titre original: russe : Иди и смотри, Idi i smotri (littéralement « Viens et vois ») / Réalisateur : Elem Klimov / Assistants de réalisation : N. Grakina, I. Levandovskaïa, Afanassi Trichkine, Vladimir Kozlov / Scénario : Elem Klimov, Alès Adamovitch d'après son œuvre "Récit de Khatyn" / Photographie : Alexeï Rodionov / Caméra et électricité : B. Galper, K. Klimine, N. Zouïev / Son : Victor Morse / Montage : Valeria Belova / Direction artistique : Victor Petrov / Décors : Victor Petrov / Costumes : Eleonora Semionova / Effets spéciaux : Albert Roudotchenko, Victor Janov / Effets pyrotechniques : N. Andreïev, Ya Goldmann, V. Zemnokha /  Consultant militaire : P. Goutenko / Maquillage : V. Bolotnikov, S. Mikhlina, A. Jourba / Musique : Oleg Iantchenko

Avec Alekseï Kravtchenko : Fiora Gaischun / Olga Mironova : Glacha (Glafira) / Liubomiras Laucevicius : Kossatch, le chef des partisans / Vladas Bagdonas : Roubej, un partisan-le passeur dans le marais / Victor Lorenz : Walter Stein, le chef SS / Juris Lumiste : le Sturmbannführer (un fanatique nazi)

Sur le film, en quelques mots

C'est une épopée hallucinée au milieu de la violence, à travers la violence. La transformation d'un visage, d'un corps, d'un être (le tout jeune Fiora) par sa traversée de la violence. Violence datée, ici, circonscrite, historique : celle de la seconde guerre mondiale, celle des Allemands dans les plaines de l'Est.

Mais le film ne laisse pas en paix : ce ne sont pas juste de vagues souvenirs d'autrefois qui sont évoqués. La violence on le sait est toujours dans le monde, parfois extrême, inimaginable, autour de nous. Et Klimov, le réalisateur, par ce film, loin de chercher à reconstituer une violence passée, l'actualise, la donne au présent du film, au présent des acteurs. Autant que Fiora, le personnage du film, on en vient à envisager que Alexeï Kravtchenko, le comédien qui incarne Fiora, lui aussi, traverse la violence.

Et de manière lancinante, comme par capillarité, on perçoit que cette violence, au-delà du film, est en nous, enfouie, concrète. Elle marche avec nos humanités, familière, presque souriante.