Quelques exemples d’écriture, de styles, couleurs et techniques vocales.
LE CHANT DIPHONIQUE
Le chant diphonique est une technique qui permet à une personne, par certaines positions de la langue dans le palais et du larynx, et le fonctionnement simultané des poumons, de produire deux sons à la fois.
On entend alors un bourdon (une note grave en continu) et des harmoniques du bourdon.
Les harmoniques sont une série de fréquences sonores qui constituent la note que l’on entend.
Le chant diphonique permet de révéler différentes harmoniques qui constituent le bourdon. On peut ainsi produire des mélodies construites par ces harmoniques, que le chanteur ou la chanteuse fait évoluer en ajustant la position de la langue contre le palais et celle du larynx. La bouche devient caisse de résonance modelée par le mouvement des lèvres.
Anna-maria Hefele
On trouve ce type de technique dans les chants traditionnels de nombreux peuples et régions du monde.
- Mongolie
- Asie centrale
- Sarde d’Italie
- les Rajasthanis en Inde
- les Xhosas d'Afrique du Sud…
Quelques exemples :
Chant Diphonique Mongol
Chant Diphonique Tibétain
II. LE YODEL
Le Yodel est une technique de chant traditionnel qui consiste à passer très rapidement de sa voix naturelle à sa voix de fausset.
En Suisse et en Autriche, elle était utilisée à l’origine par les bergers, pour communiquer entre eux à travers la vallée, d’un sommet à un autre.
On retrouve cette technique de chant dans d’autres pays, dont le Malawi et le Gabon.
Polyphonie Baka
Variété Autrichienne Yodel - Attention, c’est “enlevé” !
TECHNIQUE VOCALE DU NÔ JAPONAIS
Les pratiques vocales du théâtre Nô utilisent des techniques semblables à celles enseignées dans le chant classique occidental, mais avec une approche esthétique très différente.
Le théâtre Nô est une forme théâtrale traditionnelle japonaise née à la fin du XIIIe siècle.
1. L’Attaque Vocale
Elle s’effectue par-dessous avec un glissando lent, alors que dans la technique classique occidentale, il est interdit d’attaquer une note par en-dessous : elle doit l’être directement et à la hauteur appropriée.
2. Le Vibrato
L’amplitude du vibrato dans le Nô est irrégulière et très large (une quarte), au contraire de la musique classique occidentale où un vibrato large et irrégulier, dit un chevrotement, est considéré comme un grand défaut technique.
3. L’ondulation
Dans le Nô, elle se fait au-dessus de la note appropriée avec un nombre d’ondulation de 3 à 5 par seconde. La musique classique occidentale pratique, elle, une oscillation de 6 à 7 par seconde autour d’une note indiquée sur partition.
Ces techniques ne se sont pas construites en opposition l'une contre l'autre, mais elles ont développé chacune des ambiances, des couleurs, des règles esthétiques propres.
Chant théâtre Nô
Technique vocale du Nô
https://journals.openedition.org/ethnomusicologie/1562