Le micro pour l'ingénieur·e son, c’est le pinceau du peintre, l’objectif du photographe, le ciseau du sculpteur·trice. Il est le premier maillon de l’enregistrement sonore, au contact immédiat avec la source.

Le microphone est l’élément clé de la captation du signal sonore. Il est chargé de transformer une onde vibratoire en variations électriques, pour permettre d’écrire le son sur un support. Le reste des éléments de la chaîne sonore ne servent qu’à transporter et reproduire le signal.
 

La transcription d’une forme de signal en une autre forme ne peut pas se réaliser avec une parfaite exactitude. Le signal électrique est plus ou moins fidèle à l’onde acoustique.

Chaque microphone introduit un peu de distorsion de la réalité

Ce qui peut être :

• pénalisant si l’on cherche à obtenir une reproduction fidèle
• mais utile aussi, pour jouer avec la perception d’un son, pour en donner une image volontairement détournée

Choisir un micro, c’est donner au son : 

• une couleur
• un grain
• une sensibilité
• une dynamique

Pour bien choisir, il faut connaître les caractéristiques de chaque microphone et de celles de la source.

1. Ainsi un micro très peu sensible n’est pas adapté à la captation d’une voix humaine, mais peut se révéler utile pour supporter des signaux très intenses :
 

• impacts
• coups de feu
• véhicules
• instruments très bruyants (tels que les percussions, etc.)

2. À l’inverse, un micro très sensible n’oblige pas à trop amplifier son niveau d'enregistrement, et donc évite un bruit de fond important et permet d’enregistrer des sons très ténus, tels que :

• vent léger
• ambiance nocturne
• bruitages de vêtements
• ...

Un micro est constitué :

• d’une capsule à l’intérieure de laquelle se trouve une membrane (sorte de tige métallique qui vibre quand elle reçoit une pression acoustique, à savoir de l’air généré par une voix par exemple)
   

•  d’un préampli, à savoir un corps métallique qui permet de recevoir un signal électrique, plus précisément à être alimenté électriquement par une console ou un enregistreur, et à transformer la pression acoustique en signal électrique reçu par la capsule et sa membrane.

Les spécificités  d’un micro peuvent s’évaluer selon deux critères :

• Sa sensibilité, à savoir sa capacité à enregistrer des sons faibles, loin, ou au contraire supporter des sons forts et neutraliser des bruits parasites
• Sa directivité, à savoir sa capacité à isoler des sons parasites et à bien capter un son en fonction de sa distance

Propos tirés de l’ouvrage de Lucien Balibar, La Chaîne du son au cinéma et à la télévision

Vidéo explicative sur la théorie des microphones par Vincent Tulli :