Art et Architecture
ABSALON - Cellules et espaces mentaux
[TEXTE, PICS, VIDEO, LIENS] [1 heure et 17 minutes]
ABSALON
6 prototypes de Cellules à vivre
Absalon (Meir Eshel) est né à Ashdod en Israël en 1964. Après avoir démissionné de son service militaire, Meir Eshel s'installe à Paris en 1987 où il s'inscrit, sur les conseils de son oncle, le critique d'art Jacques Ohayon, dans l'atelier de Christian Boltanski à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Jacques Ohayon, collectionneur et enseignant en histoire de l'art, est également une figure flamboyante et subversive de la nuit parisienne.
Cette année-là Meir Eshel prend le nom d'Absalon, inspiré par un récit de l'Ancien Testament, histoire d'un fils rebelle finalement vaincu et assassiné. Un nom associé à l'idée de révolte, mais aussi de destin tragique.
Alors qu'Absalon, encouragé par un cercle d'enthousiastes de plus en plus large, commence à montrer son travail et reçoit rapidement un succès critique, il est admis à l'Institut des Hautes Études en Arts Plastiques, dirigé par l'ancien directeur du Musée national d'art moderne, Pontus Hultén, et par les artistes Daniel Buren et Sarkis. Absalon y rencontre notamment Michael Asher, qui a une influence importante pour la suite de son travail.
Alors qu'il commence à collaborer avec la galerie Chantal Crousel à Paris en 1990, il déménage dans un atelier à Boulogne, construit par Le Corbusier pour l'artiste Jacques Lipchitz en 1924.
En janvier 1993, il inaugure une importante exposition monographique au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, organisée par Béatrice Parent et Angeline Scherf. Il y présente les prototypes de ses Cellules, des constructions blanches, bâties selon les proportions des mesures du corps de l'artiste et destinées à être installées dans six villes différentes pour y vivre.
Conçues comme des « espaces mentaux » par Absalon, les Cellules déterminent une forme de vie fondée sur la résistance, l'habitude, le mécanisme et la contrainte, comme formes non pas d'aliénation mais d'émancipation. Il s'agit pour Absalon de vivre selon ses propres termes en se libérant des identités assignées.
En octobre 1993, à l'âge de 28 ans, Absalon succombe au virus du sida, sans avoir pu mener à bien son projet.
À VOIR:
La cellule et le champ / Luis Callejas
28 octobre 2021
Afin de décrire les cellules d'Absalon en termes d’architecture, et non seulement de sculpture, Luis Callejas se penche sur leur emplacement potentiel. Il tente d’aborder les cellules comme des éléments permettant d'inventer un contexte, des objets redéfinissant à chaque fois l’espace dans lequel ils se situent.
Luis Callejas est directeur de l’agence LCLA Office et professeur associé à la Oslo School of Architecture and Design de Norvège. Après avoir réalisé de grands projets publics à Medellín et Bogota en Colombie, Luis Callejas a reçu en 2013 le prix des jeunes architectes de l’Architectural League of New York.
Luis Callejas est également l’auteur de Pamphlet Architecture 33 (Princeton Architectural Press, NY). Il a également été professeur invité à l’Harvard University Graduate School of Design (2011 -2016), l’Escola da Cidade de São Paulo, la RMIT de Melbourne, l’Université de Toronto…
Cette conférence filmée s'inscrit dans une série de 3 rencontres organisées par arc en rêve et proposées dans le cadre de l'exposition du Capc Musée d'art contemporain "Absalon Absalon".
Absalon au KW à Berlin
27 novembre 2010
L'Institut KW, centre d'art contemporain à Berlin, a présenté la première exposition personnelle complète d'Absalon, qui a créé en quelques années seulement une œuvre d'une complexité et d'une cohérence extraordinaires, même si inachevée.
Absalon at Kunst-Werke Berlin, Institute for Contemporary Art. Berlin / Germany, Video by Anna Gerasimova.