Le SOMMEIL: un BESOIN VITAL à RÉINVENTER ?
Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir. Depuis toujours, l’idée que huit heures de sommeil nocturne sont essentielles est profondément ancrée dans nos habitudes. Pourtant, cette norme est-elle réellement incontournable ? Sommes-nous vraiment plus en forme et de meilleure humeur après une nuit complète ? Ou bien existe-t-il des alternatives qui permettraient d’optimiser notre repos en fractionnant le sommeil différemment ?
Une vidéo de la série documentaire allemande 42
1. Pourquoi dormons-nous autant ?
Le sommeil est indispensable au bon fonctionnement du corps et du cerveau. Il permet :
La régénération cellulaire et le renforcement du système immunitaire.
La consolidation de la mémoire et le traitement des émotions.
L’élimination des toxines cérébrales accumulées pendant l’éveil.
Mais la durée de sommeil nécessaire varie selon les individus, l’âge et les rythmes de vie. Si la moyenne de 7 à 9 heures est souvent recommandée pour un adulte, certains fonctionnent parfaitement avec six heures, tandis que d’autres ont besoin de dix heures ou plus.
2. Le mythe des huit heures : une norme culturelle plus qu’une nécessité ?
L’idée du sommeil monophasique, en une seule période prolongée, n’a pas toujours été la norme.
Au Moyen Âge et jusqu’au XIXe siècle, le sommeil segmenté était courant : les gens dormaient en deux phases distinctes, avec un réveil au milieu de la nuit.
Dans certaines cultures, comme en Espagne ou en Amérique latine, la sieste est une pratique reconnue pour compenser la fatigue diurne.
Des études montrent que notre corps peut s’adapter à différents schémas de sommeil, suggérant qu’un cycle continu de huit heures n’est pas forcément le seul modèle efficace.
3. Dormir autrement : l’alternative du sommeil polyphasique
Et si nous répartissions nos heures de sommeil autrement ? Le sommeil polyphasique propose plusieurs modèles :
Le sommeil biphasique : une nuit plus courte combinée à une sieste dans la journée.
L’Everyman : une phase de sommeil principale (4-5 heures) + plusieurs siestes courtes (20-30 minutes).
L’Überman : uniquement des siestes de 20 minutes toutes les 4 heures (peu soutenable sur le long terme).
Certains chercheurs et adeptes du sommeil polyphasique affirment que ces modèles optimisent la récupération et augmentent le temps productif éveillé, mais ils demandent une grande discipline et ne conviennent pas à tous.
4. Peut-on se contenter de deux ou trois heures de sommeil ?
Des expériences ont tenté de réduire le sommeil à l’extrême, mais le corps et le cerveau ne peuvent pas fonctionner sans sommeil profond et paradoxal, phases indispensables pour la récupération cognitive.
Une privation chronique de sommeil entraîne des troubles de l’attention, de la mémoire et de l’humeur.
Le manque de sommeil prolongé augmente le risque de maladies cardiovasculaires, diabète et troubles mentaux. Si réduire drastiquement le sommeil n’est pas viable, l’adapter intelligemment à nos rythmes individuels est une piste à explorer.