Compendium
Histoire du rap
Une histoire du rap US
LIL’ KIM – Hard Core [Explicit] - 1996
[TEXTE - VIDÉO] [5 minutes]
Les albums qui ont changé le rap
Lil’ Kim – Hard Core (1996) [Explicit]
Notorious BIG, Lil Kim & le 112 (Marvin Scandrick, Quinnes Parker, Daron Jones & Michael Keith) © Nitro/Getty Images
Lil’ Kim a trop souvent été prise à la légère. Peut-être parce que son rap lumineux, paré de paillettes, de rythmes old school et mélodiques, prenait le contrepied de la dépression ambiante. Et parce qu’elle était une femme parlant de sexe, irrévérencieuse. Son premier album paru en 1996 et baptisé Hard Core a fait date, contant les amours humides, explicites, et faisant d’elle l’une des vocalistes les plus importantes de son époque. La plus injustement critiquée également. Car Hard Core brille par ses beats funk comme ceux de Crush On You, Dreams ou Drugs.
Mais ce serait oublier la fureur déployée sur Fuck You ou Queen Bitch, qui ont influencé toute une génération de rappeuses, Nicki Minaj, Cardi B ou Megan Thee Stallion en tête. La base.
Hard Core [Explicit]
Lil' Kim
Parution chez Rhino Atlantic le 12 novembre 1996
Hip-Hop/Rap - 15 Titres - 52m 45s
Lil' Kim assume pleinement sa mission de provocation avec Hard Core. Juste un cran ou deux en dessous d'autres classiques du rap hardcore du milieu des années 90 comme Ready to Die de Notorious B.I.G. et Reasonable Doubt de Jay-Z, Hard Core imite une grande partie de l'attitude gangsta qui avait caractérisé le rap de la côte Ouest de l'époque, tout en conservant un style de production de la côte Est fondé sur l'échantillonnage plutôt que sur le G-funk.
Il y a beaucoup de contenu ici ainsi que de style, même si la Queen Bitch elle-même vous le donne cru et sale, mais aussi beaucoup d'esprit et d'agilité. C'est son esprit et son agilité qui la distinguent vraiment de ses pairs, aussi rares soient-ils. Après tout, le rap porno ne manque pas, mais peu de praticiens de cette “niche” arrivent comme elle à gagner votre respect tout en continuant à vous mettre mal à l’aise.
Kim montre ses talents dans Hard Core, à commencer par "Big Momma Thang", son duo d'ouverture avec Jigga. Ailleurs, elle passe à la soie dentaire avec Puff Daddy sur « No Time » ; impose son gangstressness à la Biggie sur "Queen Bitch" ; et remet tous les gars à leur place sur le "Pas ce soir" stimulant. Même les plus fervents fans de rap hardcore s’accordent à dire que la sexualité acharnée dans l’albulm est excessive. Il est difficile d'imaginer un album de rap aussi catégoriquement sale et aussi accompli, et il est en outre important d'entendre une femme renverser la situation pour une fois, particulièrement si intelligemment et avec un casting d’appui aussi bon. © Jason Birchmeier /TiVo