SUP DE SUB


Sup de Sub - Mark Hubbard [SdS-MH] est une "école supérieure de quartier" mise au point par le cinéaste et plasticien Jean Michel Bruyère et le collectionneur d’art Mark Hubbard. Elle est née d’une expérience menée à Marseille, en France, de 2014 à 2017, avec le collectif international d'artistes et d'ingénieur·e·s LFKs.

Lauréat 2019 du dispositif 100% Inclusion du ministère du Travail, SdS-MH est depuis développé sur deux campus : 

  • le campus Issa Samb à Marseille ;
  • le campus Jean-Paul Curnier en Seine-Saint-Denis.

SdS-MH s'adresse aux jeunes [16/26 ans] qui n’ont pas ou pas assez de moyens, de réseau, de savoirs et n’ont pas connu de circonstances favorables pour soutenir leurs capacités et atteindre les formes de vie de leur choix.

SdS-MH organise ses ateliers autour d'une pédagogie des arts [cinéma, danse, théâtre, chant, littérature, philosophie, anthropologie, culture générale, communication, arts martiaux…], non pas nécessairement pour former des artiste professionnel·le, mais avec l'objectif affirmé d’Apprendre à faire sa vie, comme une œuvre.

Permettre à chaque jeune personne de reconnaître et choisir ou inventer la manière et les voies de sa future participation sociale, économique et culturelle au monde relève de l’intérêt commun. C’est par la pratique physique et intellectuelle quotidienne, libre mais intense, des arts et de l’esthétique que SdS-MH engage ses étudiant·e·s dans un développement actif  — avec un taux de réussite de +/- 95%, selon les grilles d’évaluation de la DGEFP [ministère du Travail].

Le programme est de niveau supérieur. On y accède par la volonté, sans mérite ni prérequis. Il est composé en coopération continue, grâce à un exercice parlementaire bimensuel qui rassemble tou·te·s les étudiant·e·s et l’équipe d’action, tant autour de la régulation d'une même promotion que de la planification de ses activités. La tenue d’ateliers de pratique, d’étude, de recherches autonomes étudiantes, mobilise des artistes, ingénieur·e·s, chercheurs et chercheuses du monde entier. SdS-MH valorise également la transmission par les pairs, se soucie de récolter parmi les savoirs et savoir-faire locaux et de proximité et innove dans la pédagogie numérique. L’équipe d’action est composée au deux tiers d’ancien·es étudiant·e·s.

Par semaines entières dédiées à la création artistique autonome, par la constitution de laboratoires étudiants de recherche sociale et anthropologique, par l'enquête et l’immersion, se prépare, en une année, un vaste ensemble d’œuvres collectives et multi-arts, dont la somme est présentée en fin de parcours sous forme d’œuvre globale : un “forum libre” accueilli en des lieux et des occasions prestigieux tels que le Théâtre du Châtelet à Paris, la MC93 en Seine-Saint-Denis, le Théâtre national de la Criée à Marseille et le Festival de Marseille.

Aucun cursus particulier n’est exigé à l'entrée de SdS-MH, aucun diplôme n’est délivré en sortie. Le parcours d’étude n’y est pas rythmé par un quelconque système de notation, de jugement, mais par le dialogue et l’auto-évaluation. À l'issue d'un parcours complet, un portfolio numérique modulable peut être co-réalisé. Il est ensuite porté éternellement sur le Web par le site de SdS-MH et peut être mis à jour sur demande (cf. MENU / module PORTFOLIO).

 

 


Paul Klee's colour theory

Descriptifs

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descriptif

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"Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ « individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers – l’individuum ! […] Êtes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ?".

Friedrich Nietzsche, Aurores (1881), Livre III, § 173 et § 206, trad. J. Hervier, Gallimard, 1970