Runaway train
Synopsis
Manny et Buck parviennent à s'échapper de prison. Leur fuite est très compliquée et dangereuse car ils sont au beau milieu de l'Alaska, région aux conditions climatiques glaciales. Toutefois, ils rejoignent une gare et montent à bord d'un train. Malheureusement pour eux, le conducteur est victime d'une crise cardiaque et les freins du convoi ne répondent plus ! La vitesse ne cesse d'augmenter et personne ne semble capable de la faire redescendre...
Équipe technique et distribution
Scénario : Djordje Milicevic, Paul Zindel et Edward Bunker, d'après une histoire d'Akira Kurosawa, Ryūzō Kikushima et Hideo Oguni / Musique : Trevor Jones / Directeur de la photographie : Alan Hume / Montage : Henry Richardson / Création des décors : Stephen Marsh / Direction artistique : Joseph T. Garrity / Décorateur de plateau : Anne Kuljian / Création des costumes : Katherine Dover / Producteurs : Yoram Globus et Menahem Golan
Avec Jon Voight : Oscar « Manny » Manheim / Eric Roberts : Buck McGeehy / Rebecca De Mornay : Sara / John P. Ryan : le directeur de la prison Ranken / Kyle T. Heffner : Frank Barstow / T.K. Carter : Dave Prince / Kenneth McMillan : Eddie MacDonald / Stacey Pickren : Ruby / Walter Wyatt : Conlan / Edward Bunker : Jonah / John Bloom : le grand prisonnier / Hank Worden : un vieux prisonnier / Tom Lister, Jr. : Jackson, le gardien de prison / Danny Trejo : un boxeur
Sur le film, en quelques mots
Konchalovski, c'est Le premier maître, c'est également le scénariste d'Andreï Roublev, (présents sur ces pages). C'est un ancien élève du VGIK. Rien ainsi ne semble indiquer la moindre prédisposition chez cet homme pour le film d'action. Il s'exile aux USA en 1980.
Dans les années 60, Akira Kurosawa (dans ces pages, Kagemusha) a développé un scénario et failli tourner aux USA un film sur une évasion de prison via un train fou. Et puis, ça ne s'est pas fait.
Une quinzaine d'années plus tard, les propriétaires du scénario de Kurosawa contactent Coppola -Francis Ford- et lui demandent de recommander quelqu'un pour la réalisation de ce scénario. Coppola indique Konchalovski. Ce dernier convainc Globus et Golan, les patrons de Cannon de financer ce film. Cannon, c'est en gros ce qu'il y a de pire des années 80 : de la série (entre B et Z) à petit budget, dont nombre de films bien démagogiques, bien pro-peine de mort et violence gratuite, à la limite du racisme, etc. Des trafiquants de DVDs et blanchisseurs d'argent sale via des salles de cinéma en Europe... Et dans leur filmographie, Konchalovski, et Godard aussi (King Lear).
Tout ce qui précède, c'est de l'anecdote culturelle, mais néanmoins, ça parle de quelque chose, d'une forme d'insincérité, de non nécessité de faire des films. De comment des films se font avec de multiples désirs contradictoires, et inconnus.
En tous cas, se prépare un brave film d'évasion, avec suspense et grand spectacle. Un film de genre, quasiment.
Tout est stéréotype, ainsi : le directeur de prison, néo-nazi assumé ; le détenu brute épaisse, chef de meute, et son acolyte, le petit jeune qui devrait être initié aux codes d'honneur des grands bandits héroïques, etc. Tout cela pourrait fleurer bon l'ennui et le déjà-vu.
Mais c'est en Alaska. Déjà, un trouble : une prison très dure, dans la neige et le froid, n'est-ce pas une des grandes images du XXème siècle, celle du Goulag ? Alors aux USA, comme en URSS, des goulags ? Et comment s'évader du Goulag ?
Ici, pas grand chose de bien spectaculaire : l'évasion, la sortie de la prison, se fait en quelques plans, dans une simplicité biblique.
Mais la liberté, c'est la découverte d'une autre geôle (un wagon de train). Et le train est fou. La liberté, c'est être sur des rails sans pouvoir les quitter (en URSS comme aux USA).
Et malgré tout, le brutal Manny va construire un moyen de trouver la liberté. C'est pathétique, grandiloquent, halluciné...