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Cinéma

Berlin, symphonie d'une grande ville

Berlin, symphonie d'une grande ville

Walter Ruttmann / 1927 / N&B et Muet / 1h05 / Allemagne

Synopsis

Du lever au coucher du soleil, la vie et le rythme d'une grande métropole, Berlin.

Équipe technique

Scénario : Walther Ruttmann, Karl Freund, d'après une idée de Carl Mayer / Photographie : Reimar Kuntze, Robert Baberske, László Schäffer / Décor : Erich Kettelhut / Musique : Edmund Meisel / Producteur : Karl Freund

Sur le film, en quelques mots

Une symphonie, c'est un moment musical. Le terme, en grec, signifie "accord", "qui sonne ensemble". Comment faire sonner ensemble tous les éléments disparates qui composent une ville ?
Plus exactement : comment rendre compte au cinéma de la façon dont ces éléments sonnent ensemble ?

On voit, d'emblée, l'impressionnante ambition d'un tel projet pour un film. On en sent aussi, confusément, la vanité.

On sait qu'une ville est disparate, que le Nord n'est pas le Sud, que les quartiers riches et les quartiers pauvres ne "vivent" pas identiquement. Ainsi, également, pour tenir un tel projet, pour affirmer qu'une ville est symphonique, il faut en avoir une idée préconçue. Le regard proposé dans ce film n'est donc pas un regard qui cherche l'unité dans une réalité éclatée, mais qui se concentre, dans cette réalité éclatée, sur une idée de l'unité. Plus secrètement, cette unité, telle que décrétée dans le film, est-elle proposée comme une vertu de la ville, comme une de ses qualités, ou au contraire comme un défaut, quelque chose qui broie. Une femme se suicide dans le film : la ville broie. Mais aussi, qui voit-on en premier, quel est le premier humain sur lequel on s'attarde ? Un flic. Mais suivis par des noceurs au petit matin.


Par moments du film, la puissance de cette unité frappe, provoque de l'enthousiasme. A d'autres, elle peut paraître forcée. Mais le tour de force de la construction, la qualité du montage et de la photographie emportent quand même.