Départements

Département EdJ2

>> ( Section  )

Autres justices

LA JUSTICE RESTAURATIVE - LSD - 4 épisodes

[ AUDIO // 4h ]

CONDAMNÉS-VICTIMES : UN DIALOGUE POSSIBLE
LSD - la série documentaire
4 épisodes

En France c’est à la fin des années 2000 que François Goetz tente la première expérience française de justice restaurative. Il ne s’agit plus seulement de « surveiller et punir », mais de reconstruire le lien social.

Selon le Conseil Économique et Social de l’ONU, "la Justice restaurative est constituée par tout processus dans lequel la victime et le délinquant participent ensemble activement à la résolution des problèmes découlant de cette infraction, généralement avec l’aide d’un facilitateur".

La Justice restaurative, de plus en plus répandue en France, fait une percée remarquable au point d’être inscrite dans la loi du 15 août 2014 par l’ancienne Ministre Christiane Taubira : "chercher à créer les conditions du dialogue entre le condamné et la victime."

Ce processus offre aux participants la possibilité de réparer les souffrances qui n’ont pas été prises en compte durant le procès pénal.

épisode 1 / 20 novembre 2017
Une histoire de la justice restaurative


Une histoire de la justice restaurative / épisode • 1/4 du podcast Condamnés-victimes : un dialogue possible - 55:50

Soundcloud

Ce que la justice restaurative offre en plus et en complémentarité à la réponse pénale, c'est un espace de parole. Un espace où les uns et les autres, auteurs et victimes [...] vont enfin pouvoir poser les questions du pourquoi - pourquoi moi, pourquoi lui - et du comment : comment je vais réintégrer ma famille, réintégrer ma communauté, réintégrer ma vie brisée par le fait infractionnel. Robert Cario

La justice restaurative n'est pourtant pas nouvelle.

Les tribus aborigènes et les communautés amérindiennes la pratiquent traditionnellement pour ressouder les liens détruits par une injure, ou un crime grave au sein d'une communauté.

Même si de nombreux systèmes traditionnels de justice ont été affaiblis ou ont disparu à cause de la colonisation, certains fonctionnent encore en Afrique ou en Océanie aujourd’hui, essentiellement dans les zones rurales.

La justice pénale ne répond pas aux victimes. Elle répond à la société. [...] La justice pénale, criminelle, c'est la justice de l'Etat. La justice restaurative, c'est la justice des gens. Catherine Rossi

En France, c’est à la fin des années 2000 que François Goetz - à l’époque directeur du service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) des Yvelines - tente la première expérience française.

En participant à une conférence sur la justice restaurative organisée par France victimes, il écoute Jean Jacques Goulet, ancien coordinateur des rencontres détenus victimes au Québec, qui présente le dispositif. Pour lui, c’est l’outil indispensable qu’il cherche pour prévenir la récidive et faire prendre conscience à l’auteur de la gravité des faits.

Deux ans après et malgré les obstacles, la première rencontre détenus victimes voit le jour à la centrale de Poissy.

Une série documentaire de Johanna Bedeau et Angélique Tibau

Avec :
François Goetz, ancien directeur de la maison centrale de Poissy
Sabrina Bellucci, ancienne directrice de France victimes
Michelle De Kerkhove, ancienne directrice de France victimes
Stéphanie Prévier, conseillère d’insertion et de probation
Catherine Rossi, Professeur de criminologie Université de Laval et vice présidente de l’institut français pour la justice restaurative Québec
Sandrine Lefranc, chargée de recherche CNRS, Institut des Sciences sociales du Politique
Robert Cario, criminologue et fondateur de l’institut français pour la justice restaurative
Marie-José Boulay, Pierre, Julie, participants aux rencontres
Olivia Mons, directrice de la communication France victimes

 

///////////////


épisode 2 / 21 novembre 2017
Réparer ceux qui restent


Réparer ceux qui restent / épisode • 2/4 du podcast Condamnés-victimes : un dialogue possible - 55:23

Soundcloud

Une expérience inédite : les rencontres Détenus-Victimes. Ils se rencontrent à la Maison Centrale de Poissy, pour 6 séances, au rythme d’une fois par semaine pendant plus de deux mois encadrés par des médiateurs et des membres de la communauté.

Les personnes détenus et les personnes victimes ne se connaissent pas, ils n’ont pas de liens directs, mais ont commis ou subi le même type de faits.

Ce qui s’est passé à la première séance, après avoir été atterré par le premier crime, on a fait une pause-café, on s’est levé, on est allé à une machine à café un petit peu plus loin. On était un peu en retrait, on n'osait pas. […] Roméo, le plus jeune des détenus, est venu carrément me parler […] comme une pause-café normale entre collègues. Et là, je suis allée me rasseoir, tout était passé. Je n’ai plus jamais eu peur. J’ai plus jamais été atterré. (Une personne victime)

C'est une expérience rare, parce qu’il n’est pas courant que des condamnés à de lourdes peines puissent parler sans témoins, rare que des condamnés s’adressent directement à des victimes. C'est aussi un processus bouleversant pour ceux qui s’y engagent, visant la reconstruction des personnes, et un dialogue improbable qui offre aux participants la possibilité de réparer les souffrances qui n’ont pas été prises en compte durant le procès pénal.

Auparavant, pendant le temps de l’instruction, on est conditionné par nos avocats, à ne pas parler. C’est ce que je trouve dommage à un procès d’assises, c’est qu’on ne puisse pas vraiment… parce que nous-mêmes, on peut le vivre mal parce qu’il y a des choses qu’on voudrait pourvoir dire, et qu’on arrive pas à dire. Je pense qu’à un procès d’assises, les victimes ne pourront jamais avoir de réponses. La cour d’assise, c’est une pièce de théâtre. (…) On est tellement conditionné qu’on ne peut pas s’exprimer comme en temps normal. (Une personne détenue)

En l’absence de tout enjeu judiciaire, et après condamnation, cette rencontre met face à face deux souffrances. 

À titre exceptionnel, l'équipe de France Culture a été autorisée à poser ses micros en séance.

Une série documentaire de Johanna Bedeau et Angélique Tibau

Avec : 
Nadège Bezard, animatrice des rencontre détenus victimes à Poissy
Marguerite, membre de la communauté
Martine, Stéphanie, Pascale, José, Christophe et Stéphane, participants des rencontres
 

///////////////


épisode 3 / 22 novembre 2017
Les rencontres


 Les rencontres / épisode • 3/4 du podcast Condamnés-victimes : un dialogue possible - 54:48

Soundcloud

Des drames qui ont précipité des familles dans le deuil et la douleur. Qu'ils soient du "bon ou du mauvais côté de l'histoire", les deux camps sont profondément marqués et doivent assimiler la perte d'un être cher.

Autour de la table les mots de l’un amènent les confidences de l’autre. José a été condamné pour homicide et purge sa peine à la centrale de Poissy. Stéphanie a été traumatisée par l’assassinat du père de son enfant et tente de se reconstruire. Christophe lui, a pris perpétuité et entame sa vingtième année de prison. Quant à Alain, il a accepté de participer aux rencontres pour aborder des questions restées en suspens après l’assassinat de son fils Fabien.

Un dialogue inédit offre aux participants la possibilité de réparer les souffrances de chacun.

D’une séance à l’autre, certains finiront par lever le secret sur leur passage à l’acte, quand d’autres oseront poser des mots sur ce qu’ils ont vécu.

Une série documentaire de Johanna Bedeau et Angélique Tibau

Avec :
Pierrette Poncela, Professeur émérite de droit pénal, Directrice du Centre de Droit Pénal et de Criminologie 
Alain, Stéphanie, José, Christophe Stéphane et Pascale, participants des rencontres 
Nadège Bezard, animatrice des rencontre détenus victimes


///////////////

épisode 4 / 23 novembre 2017
Ni oubli ni pardon


 Ni oubli, ni pardon / épisode • 4/4 du podcast Condamnés-victimes : un dialogue possible : 56:01

Soundcloud

Pour les victimes et les condamnés qui participent à ces rencontres détenus-victimes, quelles seront les conséquences à long terme ?

Ces dernières années, nous avons vu des organismes multinationaux comme les Nations Unies, le Conseil de l’Europe et l’Union européenne confirmer fortement le potentiel de la justice restaurative. Les pays et les gouvernements sont de plus en plus nombreux à soutenir le développement et l’expansion des programmes de justice restaurative en les finançant, et en les intégrant dans leur système de justice pénale.

Quelles que soient les expériences de justice restaurative, au Canada, en Afrique du Sud en Belgique ou en France des questions reviennent sans cesse… :

  • est-il possible, après un conflit ou un génocide, de rendre justice et de construire un nouvel ordre politique acceptable par ceux qui viennent de s’entretuer ?
  • L’impact traumatique est-il réellement mesuré ?
  • La peur du crime comme expérience vécue s’estompera-t-elle à l’écoute des infracteurs ?
  • Est-ce que c’est seulement le temps qui fait que l’on pardonne ou ne pardonne-t-on jamais ?

Une série documentaire de Johanna Bedeau et Angélique Tibau

Avec :
Sandrine Lefranc, chargée de recherche CNRS, Institut des Sciences sociales du Politique 
Stéphane Parmentier, professeur Université catholique de Louvain, Belgique
Robert Cario, criminologue et fondateur de l’institut français pour la justice restaurative
Noémie Micoulet, chargée de mission formation et communication (IFJR)
Pierrette Poncela, Professeur émérite de droit pénal, Directrice du Centre de Droit Pénal et de Criminologie 
Antonio Buonatesta, directeur de Médiante Belgique
Catherine Vanbellinghen, Médiatrice chez mediante 
Reda, Christian et Stéphanie
Murielle Salmona, psychiatre et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie