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Féminisme

>> [ Jean-Michel Bruyère ]

Chanteuse

OXYTOCINE (aka oXni) - Les Baisers Volés

[TEXTE - VIDEO] [4 minutes]

OXYTOCINE (aka oXni) - Les Baisers volés 

"Mais si j'te dis "oui" alors que j't'avais dis "non" ça s'appelle pas d'la baise mais d'la coercition". Dans cette musique la rappeuse et chanteuse OXYTOCINE rappelle à quel point le consentement dans les relations intimes est encore un concept abstrait pour les hommes. Ce qu'elle raconte, ce n'est ni un cas extrême ni une situation originale : ne pas vraiment en avoir envie mais préférer dire oui ou se laisser faire pour ne pas subir davantage de pression.

Cette chanson peut paraître lourde à écouter. Elle est pourtant pleine de vie, de courage et de détermination. Loin de se laisser abattre, l'artiste utilise les mots et son flow pour exorciser ses traumatismes et se promettre que ses "non" seront désormais entendus.  

 

LES BAISERS VOLÉS

J'ai les mots et l'aigreur à la bouche
Et l'arrière goût d'la tienne sur la mienne
C'fantôme d'amertume
Quand j'revois ton corps qui est posé sur le mien
Comme une enclume

Réthoriquer pour mieux niquer
Pas d'œil plus rieur que le mien
Même avec la larme en coin?

Tes yeux rivés
Sur mon iris épuisée
Et c'est ça qui t'animait
Ma liberté de mouvement
Cédée
A ton désir incontinent
Et l'continent noir d'ma sexualité
Sigmund disait
C'est une Terre à coloniser
Omission pré-mortem
J'ai menti
Car la vérité était encore plus nue que je l'étais
J'ai menti car même quand désaccord
Bras enlacés
Corps ondulés
Provoquent organe excité
Parait
Que qui n'dit mot consent
Alors mon corps j'te le reprends
Et j't'arrache ta bouche et j'bois ton sang

Oh

Les baisers volés
J'te les reprends
Et j'te prends la langue avec
Celle que t'as donnée à ma chatte
Car donner c'est donner
Reprendre c'est voler
Dire non
C'est non
C'est non
C'est NON
C'EST NON

Et puis me prendre c'était me violer

Les yeux peuvent se fixer
Sans se regarder
Mon corps sans dessous
Ton corps mort saoul au dessus
Et moi dessous sans dessus-dessous

La vie c'est ça
T'hérites
De deux seins et d'un sale destin
Souvenirs troubles et vie troublée
J'aimais tes yeux
T'as pensé
Qu'j'te donnais la clef
D'mon intimité

Mais j'ai senti direct
Que j'te sentais pas
J'ai gouté tout de suite que t'étais sad et fade
Quand tu t'gonfles l'égo et les abdos

Tu t'es mouillé sans me mouiller
Consommé par ta conso
Et les cas sociaux auxquels t'es associé
Tu m'as prise comme un objet à consommer

Mais si j't'ai dit oui
Alors que j't'avais dit NON
Ça s'appelle pas d'la baise
Mais d'la COERCITION

J'étais
Paumée sous le joug de ta paume sur ma joue
Paumée sous le joug de ta paume sur ma joue

J'étais seule
Mais on est des millions
Et si tu m'crois
Humiliée
Pour m'avoir baisée
Sans m'humidifier
C'est que tu manques d'humilité

Ah
J'étais seule
Mais on est des millions

J'étais seule mais on est des millions

Mais on est des millions

Les baisers volés
J'te les reprends
Et j'te prends la langue avec
Et j'te prends la langue avec

Dire non
C'est NON
C'est NON
C'est NON
C'est NON
C'est NON
C'est NON
C'est NON
C'est NON
C'est NON
 

Dans le monde
Tout est sexe
Sauf le sexe
C'est le pouvoir
Tout est safe
Sauf le sexe
Mais qui est partout en fait

Tu m'as faite
Victime
Vu qu'y a que la vie que tu mènes qui t'anime
Brutalité fait bander les bandits du bed'

Tu m'baises
"Les yeux bandés"
Mais tu prends la confiance qu'avec tes mains sur mon fessier
Grand bien t'en fasse
Dans mon orifice
Tu trouveras ton épitaphe

Oh
Oh
OH

T'sais quoi? La tass' va t'entasser
Noyé d'ma tasse
OXYTOCINE si près du butt

T'aimais t'lover sur mes seins molletonnés
Sais-tu qu'on tue des gens
Avec des oreillers?
En mode
AIRBAG
Le passage d'air bug
Cloisons nasales obstruées
Et pleine bouche occupée
T'avais qu'à pas respirer du nez

Mais j'ai plus le temps
T'as vu l'heure sur ta montre en or?
J'ai un désordre à instaurer
Et sous tous tes angles
J'peux plus t'encadrer

Je sais tes mots sont "doux"
Et ton dard est "long"
Mais mon crâne est DUR
Et si ta bouche est repue
Le silence est d'or-es et déjà rompu

Le silence est d'ores et déjà rompu

TEXTE : Julia Maura