Compendium
Histoire de la violence
La mutinerie
LE REFUS DE LA GUERRE - Passés sous silence
[VIDEO] [20 minutes]
DESOBEIR PAR LA MUTINERIE : SE REBELLER CONTRE LA GUERRE EN 1917
L’Europe du début du XXe siècle est profondément divisée sur le plan idéologique. D’un côté, une large part des élites politiques et économiques des grands empires (français, britannique, austro-hongrois, allemand et russe) cherchent à consolider leur pouvoir et leur influence en instrumentalisant la rhétorique nationaliste. En France, cela passe notamment par la promesse d’une revanche contre l’Allemagne et la reconquête de l’Alsace-Moselle, perdue en 1871 à l’issue de la guerre franco-prussienne.
De l’autre, une mouvance politique et militante se développe depuis la seconde moitié du XIXe siècle avec la diffusion des idées socialistes et anarchistes. Cette frange pacifiste et internationaliste, dont l’une des figures majeures, Jean Jaurès, est assassinée en 1914 par un militant nationaliste, tente d’empêcher l’escalade des tensions entre les grandes puissances.
En 1917, après plusieurs années d’un conflit d’une violence inédite, des mutineries éclatent au sein de l’armée française. Ces révoltes, longtemps occultées par l’historiographie officielle en raison de leur caractère transgressif et politique, sont sévèrement réprimées. Se mutiner au front revient à défier l’autorité de l’État, qui considère alors ces soldats comme des traîtres à la patrie.
La Première Guerre mondiale (1914-1918) fait 18,6 millions de morts, dont 9,7 millions de militaires et 8,9 millions de civils. C’est le conflit le plus meurtrier de son époque, aggravé par la propagation de la grippe espagnole en 1919, qui fait des dizaines de millions de victimes supplémentaires. Cette guerre marque plusieurs tournants historiques majeurs :
- La fin de la première phase industrielle occidentale, avec une reconfiguration des économies et des sociétés en fonction des impératifs militaro-industriels.
- L’enracinement du libéralisme comme système économique dominant, au profit des grandes industries d’armement et des nouveaux acteurs du capitalisme global.
- L’émergence du fascisme en Europe, nourri par les crises politiques et économiques de l’après-guerre, et qui mènera directement à la Seconde Guerre mondiale en 1939.
Une vidéo de la chaîne C'est une autre histoire
Manon Bril, née le 8 juin 1987 à Pau, est une historienne, humoriste et vidéaste web française. Titulaire d'un doctorat en histoire contemporaine, elle est principalement connue pour sa chaîne YouTube "C'est une autre histoire", lancée en 2015, où elle vulgarise l'histoire, la mythologie et l'art avec humour et pédagogie.
Après une année en classe préparatoire littéraire à Bordeaux, Manon Bril poursuit des études d'histoire à l'Université du Mirail à Toulouse. Elle obtient le concours de professeur des écoles en 2009 et enseigne pendant trois ans tout en préparant un master en sciences de l'Antiquité. Elle décroche ensuite un contrat doctoral pour financer sa thèse, qu'elle soutient en juin 2018, portant sur l'appropriation de la figure de la déesse Athéna dans l'imagerie officielle du XIXᵉ siècle.
Sur sa chaîne YouTube, Manon Bril propose divers formats, tels que "Relooking mythologique", où elle analyse la représentation de figures mythologiques, et "Tu vois le tableau", qui décrypte des œuvres d'art. Elle aborde également des thématiques variées, comme le cannibalisme dans l'histoire ou l'utilisation des sources historiques, toujours avec une approche accessible et divertissante.