Compendium
Luttes afro-américaines
Black Panther Party #1
FROM 2337 WEST MONROE St. - Fred Hampton - EN
[FILM] [17 minutes]
FROM 2337 WEST MONROE St. [FRED HAMPTON EST MORT]
Extrait d'un film de JM Bruyère pour LFKfilmS (2014)
[16 minutes]
Avec Renisha James
Sur un discours de Fred Hampton prononcé en novembre 1969 à la Northern Illinois University de DeKalb (Illinois)
Avec la voix du rappeur Rymfest
"A woman runs from the site of Fred Hampton’s assassination through the streets of Chicago. Performed by Renisha James, this experimental film By JM Bruyère (France) references Melvin Van Peebles’ classic Black Power film, Sweet Sweetback's Baadasssss Song (1971).
From 2337 West Monroe Street is part of Black Power! In Tribute to Fred Hampton, a series of exhibitions, film screenings, and performances that honor Fred Hampton’s legacy as an activist and deputy chairman of the Illinois Chapter of the Black Panther Party. The series continues through January 2014 with installations at the Arts Incubator, Kimbark Studios, and First Unitarian Church of Chicago."
Film Studies Center
The University of Chicago
le texte de l'extrait en Français
(traduction de Harold Manning avec la collaboration de Jennifer Gay - mars 2012) :
"Ne vous inquiétez pas pour le Black Panther Party. Tant que vous garderez le rythme, nous continuerons. Si vous croyez qu'on peut nous anéantir en assassinant Bobby Hutton et Alprentice Bunchy Carter et John Huggins, vous avez tort. Si vous croyez que parce que Huey a été emprisonné le Parti va s'arrêter, vous voyez bien que vous avez tort. Si vous croyez que parce que le président Bobby est en prison, le Parti va s'arrêter, vous voyez, vous avez encore tort. Si vous croyez que parce qu'ils peuvent me mettre, moi, en prison, le Parti peut s'arrêter, vous avez tort. Si vous croyez que puisqu'ils peuvent enrager Eldridge Cleaver au point de lui faire quitter le pays... vous avez tort. Parce que nous l'avons dit avant et nous le redisons aujourd'hui. On peut emprisonner un révolutionnaire mais on ne peut pas emprisonner la révolution. On peut enfermer un combattant pour la liberté comme Huey P. Newton, mais on ne peut pas enfermer le combat pour la liberté. On peut payer des porcs de nationalistes blacks comme Mamalama pour assassiner Alprentice Carter Bunchy, un libérateur, mais on ne peut pas assassiner la libération. Ou alors on donne des réponses qui ne répondent rien, des explications qui n'expliquent rien, des conclusions que ne concluent rien.
Nous disons que si vous, vous osez lutter, alors vous oserez gagner. Si vous n'osez pas lutter, vous ne méritez pas de gagner. Nous n'irions pas affronter Mohamed Ali sur un ring sans nous battre, et puis nous demander pourquoi nous avons perdu, n'est-ce pas ? Si vous ne vous battez pas, alors vous ne méritez pas de gagner. Si vous ne bougez pas devant ces fascistes, alors vous êtes fou. Nous disons que ce n'est plus une question de violence ou de non-violence. Nous disons que c'est une question de résistance au fascisme contre une question de non-existence en plein fascisme. Nous disons : arrêtons la guerre du Vietnam. Mais par la victoire de l'esprit d'Ho Chi Minh. Nous disons : arrêtons la guerre à Babylone. Et commençons par décentraliser la police.
La seule véritable valeur, c'est le peuple. Parce que les porcs mordent la main qui les nourrit et les porcs ont besoin d'être giflés. Comme Chaka l’a dit, si vous les surprenez dans votre maison, frappez-les, avec n’importe quoi. On ne discute pas pour savoir s’il faut les frapper avec une chaise ou avec une table, c'est hors de propos depuis le début. Nous disons que l'oppresseur — qu'il aille se faire foutre, le juge Taney — l'oppresseur n'a aucun droit que nous, les opprimés, devrions respecter.
Si vous en avez l'occasion, intéressez-vous à Bobby. Vous devriez, parce que Bobby s’est intéressé à vous. Vous devriez vous intéresser à Bobby, car en 1966, alors que nous n'avions même pas pensé que nous étions assez importants pour nous défendre, Bobby et Huey ont trouvé des armes et ont rejoint la communauté. Ils ont quitté l'université. Bobby était en licence d’ingénieur, Huey était étudiant en droit. Et ce qu'ils ont étudié, ils l’ont mis en pratique. Vous devriez vous intéresser à Bobby parce que Bobby s’est intéressé à vous. Je vais m'intéresser à Bobby et si vous avez quelque chose à dire, vous aussi vous vous intéresserez à Bobby. Allez voir aux bureaux fédéraux du centre ville et intéressez-vous à notre président, parce qu'il est le président de Babylone. Il est le fondateur des programmes de petits déjeuners pour enfants et des cliniques gratuites, et il n'y a rien de mauvais, rien de mauvais du tout, là-dedans.
Le pouvoir au peuple. Le pouvoir de l’Illinois aux gens qui, ici, fréquentent la Northern Illinois University.
Nous disons qu'il nous faut des armes. Il n'y a rien de mal à ce que les armes à feu circulent dans notre communauté, elles ont simplement été mal distribuées. Pour une raison ou pour une autre, les porcs de nationalistes blacks les ont toutes, les armes. Il ne nous reste donc plus qu'à les répartir équitablement. Donc, si vous en voyez un qui a une arme et si vous n'en avez pas, il faut qu'à la fin vous en ayez une aussi. De cette façon, nous serons en mesure de traiter les problèmes comme il le faut. En regardant la télévision j'ai appris que les flics ne brutalisaient pas eux-mêmes les gens à l'époque de la conquête de l'ouest... Ils engageaient même des chasseurs de primes pour les arrêter. Mais ils étaient prêts à tuer des gens sans même avoir l'intention de les arrêter. Donc il nous faut des armes. Il nous faut des armes. Il nous faut une force.
Merci. Je vais demander à Chaka et à notre sœur Joan de revenir pour répondre à toutes les questions que vous vous posez, nous avons tout le temps pour cela — même si nous n'avons pas de temps à perdre. Comme la sœur l'a dit : "Le temps presse, ne laissons pas passer cette occasion."
Je vous remercie."
Voir le texte dans son intégralité ICI
La version originale :
"Don’t worry about the Black Panther Party. As long as you keep the beat, we’ll keep on going. If you think that we can be wiped out because they murdered Bobby Hutton and Alprentice Bunchy Carter and John Huggins, you’re wrong. If you think that because Huey was jailed the Party’s gonna stop, you see you’re wrong. If you think because Chairman Bobby was jailed the Party’s gonna stop, you see you’re wrong. If you think because they can jail me you thought the Party was gonna stop, you thought wrong. Because they can “Rage”, Eldridge Cleaver out of the country…you’re wrong. Because we said it before we left and we said it today. That you can jail a revolutionary, but you can’t jail the revolution. You can lock up a freedom fighter like Huey P. Newton, but you can’t lock up freedom fighting. You might hire some pork chops like Mamalama to murder Alprentice Bunchy Carter, a liberator, but you can’t murder liberation, because if you do, you come up with answers that don’t answer, explanations that don’t explain, conclusions that don’t conclude.
We say that if you dare to struggle, than you dare to win. If you dare not to struggle you don’t deserve to win. We wouldn’t go into the ring with Muhammad Ali and not fight and wonder why we lost, would we? If you don’t fight, then you don’t deserve to win. If you don’t move on these fascists, then you’re crazy. We say it’s no longer a question of violence or non-violence. We say it’s a question of resistance to fascism or non-existence within fascism. We say let’s stop the war in Vietnam. Let’s stop it by acquiring victory for the spirit of Ho Chi Minh. We say let’s stop the war in Babylon. Let’s initiate the decentralization of the police….
The only real thing is the people, because pigs bite the hand that feeds them and they need to be slapped. And like Chaka said, when you catch them in you’re house, hit ‘em with anything. You shouldn’t argue about whether to hit ‘em with a chair or a table, because they’re out of order from the start. We say that the oppressor—fuck Judge Taney—the oppressor has no rights which we, the oppressed, are bound to follow.
If you get a chance, come see about Bobby. You oughta come see about Bobby because Bobby came and saw about you. You oughta come see about Bobby because in 1966, when we didn’t even think we were important enough to protect ourselves, Bobby and Huey got their guns and went into the community. They left college. They where pre-engineer students, that was Bobby, and Huey was a pre-law student. And what they read they put into practice. You oughta come see about Bobby because Bobby came and saw about you. I’m gonna see about Bobby and if you have anything to say you’ll come see about Bobby. Come down to Jackson and Dearborn and see about our Chairman, because he’s the Chairman of Babylon. He’s the father and the founder of the breakfast programs and the free health clinics, and there’s nothing wrong, nothing in the world wrong with that.
All power to the people. Northern Illinois power to the people that go here to Northern Illinois University.
We say that we need some guns. There’s nothing wrong with guns in our community, there’s just been a misdistribution of guns in our community. For one reason or another, the pigs have all the guns, so all we have to do is equally distribute them. So if you see one that has a gun and you don’t have one, then when you leave you should have one. They way we’ll be able to deal with things right. I remember looking at T.V. and I found that not only did the pigs not brutalize the people in western days, they had to hire bounty hunters to go arrest them. They shoot somebody with no intention of arresting them. We need some guns. We need some guns. We need some force.
Thank you. I’m going to call Chaka and Sister Joan back up here to deal with any questions that you want answered, because we have plenty of time to spend; we don’t have any time to waste. As the sister said, “Time is short, let’s seize the time.”
Thank you."