Compendium

CaD Musique

>> [ Thierry ARREDONDO ]

CaD_1#1

LES TECHNIQUES VOCALES

Quelques exemples d’écritures, de styles, couleurs et techniques vocales.

Les styles se succèdent et ne se ressemblent pas, ils utilisent des techniques très variées, quelquefois opposées. Certaines époques ont privilégié la puissance de la voix, d’autres son agilité et d’autres encore l’étendue du grave vers l'aigu – ou sa douceur.

Les cordes vocales bien sûr ne se sont pas transformées, mais la manière de les utiliser selon les époques produit des différences remarquables. Avec la voix, “tout était déjà là”, mais avec désormais des effets de type vocoder, harmoniser, auto-tune, des sonorités hors d’atteinte de la voix naturelle sont apparues – avec néanmoins le risque qu’à l’arrivée toutes les voix-augmentées se ressemblent et que la diversité propre à la voix humaine, de plus en plus, soit réduite.

 

LES OCTAVES

Pour ce qui est de la voix naturelle, elle couvre une octave et demie, donc si on part de la note do et que l’on monte “vers l’aigu”, on peut chanter les notes suivantes :

  • do
  • mi
  • fa
  • sol
  • la
  • si
  • do (à l’octave du premier do)
  • ré (à l’octave du premier ré)
  • mi (à l’octave du premier mi)
  • fa (à l’octave du premier fa)
  • sol (à l’octave du premier sol)


Mais pour la voix d’un chanteur d’opéra par exemple, son étendue est plus importante, car elle peut couvrir jusqu’à trois octaves.

 

HAUTEURS DE VOIX

Les voix sont classées selon leur hauteur (de l’aigu vers le grave) en six catégories :

  1. soprano
     
  2. mezzo-soprano
     
  3. alto
     
  4. ténor
     
  5. baryton
     
  6. basse

 

LES CASTRATS

Il a existé une particularité : la voix des castrats (fin du XVIe siècle, essentiellement en Italie).

Les castrats étaient des chanteurs ayant subi une castration avant leur puberté et ayant pour effet de les maintenir à vie dans un registre vocal aigu d’un enfant, tout en bénéficiant du volume sonore produit par la cage thoracique d’un adulte.

Certains castrats ont été très fameux (comme le chanteur Farinelli), entraînés dès l'âge de 13 ans à toutes les acrobaties vocales.

Farinelli
Farinelli (1705 - 1782)

Pour donner une idée de la couleur et de la technique vocales que l’on trouvait dans le répertoire des castrats, deux exemples ci-dessous :


la soprano Cecilia Bartoli, un extrait de La Castita d’Antonio Caldara

le contre ténor Philippe Jaroussky dans Serse de Georg Friedrich Haendel 

 

LES TECHNIQUES VOCALES

En musique classique, la technique vocale a peu évolué depuis l’invention de l’opéra au début du XVIIe siècle. Il faut attendre le XXe siècle pour que de nouvelles façons d’utiliser le chant soient expérimentées.

Le parlé-chanté est un exemple de ces techniques (le prochain cours  reviendra en détail sur le “parlé-chanté”).

On le trouve dans le Pierrot Lunaire d’Arnold Schoenberg :

Profitons de l’occasion pour souligner que le compositeur Arnold Schönberg est l’inventeur du dodécaphonisme (série de douze sons).

Dodécaphonique, le principe de base est le suivant : on utilise dans le même ordre, sans omission ni répétition chacune des douze notes de la gamme chromatique.

Partant de la note DO, on a donc :

DO, DO#, RÉ, RÉ#, MI, FA, FA#, SOL, SOL#, LA, LA#, SI, DO

Chaque note a la même fonction, disons la même importance.

Dans la musique dite “tonale

  • l’harmonie des notes selon une hiérarchie considérée comme plaisante à l’oreille et qui s’appuie sur la suite des harmoniques provenant de l’émission d’un son

– la variété, le classique, le rock, le jazz, etc. sont des musiques tonales –

Au contraire, dans le système dodécaphonique

  • aucune note ne prime sur les autres et chaque note ne pourra être ré-entendue qu’à la condition que toutes les autres aient été jouées – à l’exception de la répétition immédiate d’une note

Un exemple où les douze notes sont jouées avant de pouvoir à nouveau les retrouver, sous une autre organisation :

 

Travaux étudiants