Hildegard von Bingen (1098-1179) était une abbesse bénédictine allemande, compositrice, écrivaine, mystique et visionnaire. Elle est l'une des premières compositrices dont les œuvres ont été préservées, et ses contributions vont bien au-delà de la musique. Hildegard est connue pour ses visions spirituelles et ses écrits sur la théologie, la médecine, la botanique, et la philosophie.

Hildegard a composé des pièces vocales liturgiques uniques pour son époque, intégrant des mélodies puissantes et expressives, qui reflétaient ses visions mystiques. Ses compositions, comme celles de son recueil "Symphonia armoniae celestium revelationum" (Symphonie de l'harmonie des révélations célestes), sont marquées par une intensité spirituelle rare et un style mélodique qui mêle simplicité et profondeur.

Elle a également écrit des ouvrages théologiques et médicaux influents, notamment "Scivias" (Sache les voies), où elle décrit ses visions et interprète des mystères de la foi chrétienne. Hildegard voyait la santé humaine comme un équilibre entre le corps et l'esprit, une vision très avancée pour son époque.

Canonisée et reconnue comme Docteure de l'Église en 2012, Hildegard von Bingen est aujourd'hui célébrée pour sa spiritualité, son érudition et sa créativité artistique. Elle reste une figure inspirante, tant pour son apport à la musique sacrée que pour ses idées novatrices sur la nature et la condition humaine.

Hildegard von Bingen est une importante figure du XIIe siècle dont les écrits et les partitions ont survécu jusqu’à nos jours.

Dès son plus jeune âge (environ 3 ans), Hildegard von Bingen a des visions. Elle entend des voix, ne contrôle plus ses paroles ni ses gestes l’espace d’un instant et voit de la lumière avant de revenir à la réalité.

Enfant, quand Hildegard évoque ses visions, personne ne veut l'entendre ; et ce n'est que passé l'âge de 40 ans qu'elle pourra finalement se libérer de ce poids. Il est dit que l’abbesse reçoit alors un ordre divin : « Fais connaître les prodiges que tu vis, mets-les par écrit, et parle ». Réceptive à  ce qu’elle reçoit comme des paroles célestes, elle raconte ses visions dans un ouvrage : le Scivias, qu’elle mettra en musique par la suite (Ordo Virtutum).