L'indépendance de l'Algérie : une décolonisation des plus brutales 

La décolonisation de l’Algérie entraîna une des guerres les plus longues et violentes du XXe siècle. Considérée comme un territoire français à part entière, son indépendance a été rendue particulièrement complexe.

Un tournant important dans l'éveil de la population algérienne à la lutte pour l'indépendance a lieu en mai 1945, lors des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. Alors que les Algérien.ne.s manifestent pour plus de libertés et de droits, la répression menée par l’armée française fait plusieurs milliers de morts. Ces événements marquent une rupture : une partie du mouvement nationaliste abandonne la voie pacifique et se radicalise.

Le 1er novembre 1954, le Front de libération nationale (FLN) lance une série d’attentats coordonnés dans plusieurs régions d’Algérie : c’est le début officiel de la guerre d’indépendance. Le conflit s’installe rapidement, opposant le FLN aux forces françaises dans une guerre de guérilla marquée par la violence, les attentats, la torture, et les représailles contre les civils.

En 1956, la guerre prend une ampleur nouvelle : le FLN intensifie ses actions et gagne du soutien parmi la population. La « bataille d’Alger » en 1957 est l’un des épisodes les plus marquants : les parachutistes français utilisent la torture pour démanteler les réseaux du FLN dans la capitale, ce qui choque l’opinion publique internationale.

Face à l’impasse militaire et politique, la crise s’étend à la métropole. En mai 1958, un coup de force des partisans de l’Algérie française à Alger conduit au retour au pouvoir du général de Gaulle. Bien que soutenu initialement par les colons, De Gaulle oriente peu à peu sa politique vers une solution d’autodétermination pour l’Algérie.

Malgré l’opposition des partisans de l’Algérie française (notamment l’OAS, Organisation armée secrète, qui mène une campagne de terreur et de sévices), de Gaulle engage des négociations avec le FLN. Elles aboutissent aux accords d’Évian, signés le 18 mars 1962, qui mettent fin au conflit. Un référendum organisé en juillet confirme l’indépendance de l’Algérie, proclamée officiellement le 5 juillet 1962.