La remise en question radicale du punitivisme

Pour Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe, l'objectif du livre Par-delà le principe de répression (Flammarion) n'est pas seulement de "tout interroger, tout bousculer, tout refonder et produire une désorientation générale de nos sens" ; il s'agit aussi d'un rappel de la somme des connaissances accumulées par la sociologie depuis les années 1920. Sa critique de ce qu'il appelle le punitivisme, c'est-à-dire "l'idéologie instituée qui fonctionne avec une catégorie comme celle de crime, avec une technologie qui s'appelle la répression, avec une institution qui s'appelle la prison...", l'amène à mobiliser un grand nombre de références en sociologie, et Durkheim y occupe une place importante. La fondation de cette critique s'appuie sur l'idée selon laquelle "on ne rachète pas la souffrance par la souffrance" : Geoffroy de Lagasnerie estime que la punition ne rencontre jamais la satisfaction attendue par les victimes. Il existerait alors un mythe de la réparation par la vengeance de l'État, et c'est aussi cette idée que le livre cherche à bousculer.

Pourtant, le sociologue ne néglige pas l'aspect protecteur de la peine et se met à distance de certaines franges plus naïves de ce courant critique de la justice punitive : il estime "qu'il existe des moments nécessaires de certaines privations de la liberté ou de restrictions de la liberté pour des individus dangereux".

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