Compendium
Histoire du rap
Une histoire du rap US
MADVILLAIN – Madvillainy (2004)
[TEXTE - VIDÉO] [2 minutes]
Les albums qui ont changé le rap
Madvillain – Madvillainy (2004)
Photo by Peter Kramer/Getty Images
Le nom de MF DOOM s’écrit en lettres capitales. Celui de Madlib résonne parmi les plus grands producteurs des années 2000, toujours un peu décalé, explorateur de sonorités et de pays, as du sampling malaxé et respectueux. Lorsque ces deux esthètes s’associent enfin pour former le duo Madvillain et publient leur premier album, Madvillainy, ils posent les nouvelles bases d’un rap alternatif capable de conquérir un large public. Très cinématographique, abîmé et martial, il plonge l’auditeur dans des extraits de films enfouis, des rythmes venus d’Inde, d’Amérique du Sud ou de soul se réunissant dans un brouhaha ultra maîtrisé. Madvillainy demeure l’un des faits d’armes les plus marquants du label Stones Throw, garant d’un son, d’une scène, d’un état d’esprit.
Madvillainy
Madvillain • Madlib • MF DOOM
Parution chez Stones Throw Records le 23 mars 2004
Hip-Hop/Rap - 16 Titres - 01h 02m 39s
En 2004, la raposphère alors un brin assagie est victime d’une terrible secousse sismique au nom étrange : Madvillain. Derrière cette mystérieuse appellation se cache en fait un tandem composé de Madlib et de MF Doom. Ces deux pointures de l’underground rap américain n’en sont évidemment pas à leur coup d’essai mais leur association gravée dans la cire sous le titre Madvillainy intrigue, déroute de prime abord et surtout s’aventure en terrain vierge. Nouveau tournant pour le label Stones Throw, toujours présent lorsqu’il s’agit de secouer les tables de la loi rap, l’album est sans doute l’un des plus influents de sa décennie. Titres ultra-courts (souvent moins de 2 minutes !), avalanche de samples éclectiques (de Sun Ra à Zappa en passant par Maria Bethania, tout y passe !), refrains à peine esquissés et prose abstraite au possible, Madlib et MF Doom s’en donnent à cœur joie en (dé)construisant des séquences apparemment disparates et bancales mais finalement totalement cohérentes et marquantes. Du grand art que ce Madvillainy. © Marc Zisman/Qobuz