Mémo de cours
Analyse des récits
Automne 2020
Le cours s’est constitué à partir des visionnages des VSFWNR et de l’analyse de leur structuration et de leurs formes. Les formes du cinéma, les récits cinématographiées, les situations, les textes, la dramaturgie cinématographique. Et au regard de leur intitulé : films très courts sans règles.
La référence en a été la présentation sur le site de Sup de sub : https://supdesub.com/vsfwnr
Résumé :
Il s’agissait d’une expérience qui tend vers « Apprendre à faire sa vie comme une œuvre » autant qu’apprendre à faire œuvre. Le réel de la vie se mêle à la vie rêvée, ou au rêve d’une vie. Et la capacité à faire sa vie. Des journées de vie inoubliables et inaugurales de la formation, de son sens, et de la découverte des êtres entre eux.
Les VSFWNR : des films comme des poèmes, des condensés de sens.
Le récit cinématographique :
Tous les éléments des films composent le récit : textes, dialogues, sons des voix, bruits, musiques et bien sûr jeu d’acteur, images, plans, et enfin découpage puis montage. Ils sont signifiants, participent à la perception et compréhension du film, de son histoire.
Prendre en considération la chaîne de production, les métiers du cinéma, l’ensemble des compétences. Le cinéma est œuvre collective. Et peut-être rêve collectif.
Histoire et « archéologie » :
Le récit cinématographique s’inscrit dans une histoire des formes de récits. A la fois en continuité et en rupture. Le cinéma devient un art en relation à d’autres arts, dans une histoire. Mais il y a invention de ses propres règles. Et autonomisation. Le 7° art.
Règles qui vont constituer son fonctionnement et aussi son économie.
Les moyens de production du cinéma sont industriels et impliquent des coûts : en moyens techniques et en moyens humains. Moyens de production et moyens de diffusion.
Mais, André Malraux, écrivain, et ex-ministre de la culture, rappelait que : « Le cinéma est un art ; et par ailleurs, c’est aussi une industrie. » (1946)
Faire du cinéma un art…
Si le cinéma s’inspire autant qu’il s’émancipe de formes de récits antérieures, il devient autonome en s’organisant et se structurant, génèrant des métiers et des méthodes, un fonctionnement propre, mais il crée à son tour des règles, pouvant devenir contraignantes ou dogmatiques.
Une liberté ? Artistes, réalisateurs, metteurs en scène, s’émanciperont à leur tour des règles cinématographiques, pour faire des films librement et à moindre coût.
Pour illustrer cette rupture et cette liberté de faire œuvre, a été pris l’exemple de la Nouvelle vague, ainsi que de la figure qui la représente, le réalisateur Jean-Luc Godard.
La Nouvelle vague
Nouvelle vague :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Vague
http://www.cinemafrancais-fle.com/Histoire_cine/nouvelle_vague.php
Extrait :
L´expression "La Nouvelle Vague" est communément utilisée pour décrire la nouvelle génération de cinéastes français qui a émergé à la fin des années 50. "La Nouvelle Vague" est en fait un véritable raz-de-marée. Ces jeunes cinéastes anti-conformistes vont bousculer les règles très établies du cinéma français et permettre ainsi à un nouveau cinéma d´émerger : le cinéma d´auteur.
Les piliers de cette nouvelle tendance se nomment François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette et Alain Resnais.
Mais ces jeunes ne se contentent pas de critiquer, ils passent aux actes c´est-à-dire derrière la caméra. Grâce aux progrès techniques de l´époque (caméra légère et bon marché, pellicule sensible à la lumière du jour permettant les tournages hors studios, son synchrone de qualité), ils accèdent enfin à la réalisation. Les budgets sont souvent modestes (Claude Chabrol tourne "Le Beau Serge" grâce à un héritage familial) et ces réalisateurs de fortune n´ont aucune ou quasiment aucune expérience dans la mise en scène mais ils se lancent dans l´aventure...
Dès lors, s´en est fini des décors soignés, des tournages en studio, des beaux dialogues, des histoires irréelles, des têtes d´affiches. Place aux inconnus, aux tournages dans la rue, aux histoires simples, parfois autobiographiques, et bien souvent à l´improvisation. On filme la vie! Le cinéma gagne en naturel et en simplicité.
Les jeunes cinéastes portent bien souvent les casquettes de scénaristes-dialoguistes-réalisateurs et leurs équipes sont minimales. Le résultat de ce travail bouleverse toutes les règles alors en cours à l'époque. Le montage est parfois très approximatif ("À Bout de souffle" de Jean-Luc Godard, 1960).
L´impact de cette révolution, cette soif de liberté et l´attrait des spectateurs pour ce genre de films auront été entendus. Le mouvement a changé la conception du cinéma français et influencera également bon nombre de pays…
On se défait des règles, afin de pouvoir faire des œuvres. Il y a réinvention de situations, adaptation aux conditions de tournage.
Tournage en situation réaliste, peu de décors, nombreuses scènes en extérieur, peu de répétitions, peu de costumes et de maquillage. L’improvisation s’impose. Elle est aussi corrélative de ce qui se passe en musique, notamment dans le jazz, dont ces réalisateurs sont influencés et attirés.
Des films parfois composés de citations, de références, explicites ou non, d’emprunts directs et indirects à la littérature, la philosophie, la peinture… Ce sera notamment le principe des « Histoire(s) du cinéma » de Jean-Luc Godard.
Un cinéma dans le flux de la vie, et un cinéma qui pense, ou embrasse la pensée.
Jean-Luc Godard dira à propos de son film « JLG/JLG autoportrait de décembre » : Je pense que là, j’ai été autorisé, contrairement aux autres, à essayer de filmer, d’enregistrer de la pensée, ce pour quoi est fait le cinéma.
Jean-Luc Godard
Présentations de JLG :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Luc_Godard
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-godard/ENS-godard.htm
http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=9056
Films (extraits)
. A bout de souffle (1960)
Voir la présentation par Bernardo Bertolucci : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%80_bout_de_souffle
Présentation du film + anti méthode de travail
Extrait de la présentation par le Centre Pompidou : À bout de souffle, un film à tout petit budget, d’après une idée de François Truffaut. Godard tourne avec une équipe très réduite, en toute liberté dans les rues de Paris et dans des décors naturels. « Ce que je voulais, c’était partir d’une histoire conventionnelle et refaire, mais différemment tout le cinéma qui avait déjà été fait.», dira le réalisateur. Le premier montage, trop long, doit être raccourci. Au lieu d'enlever des séquences entières, Godard coupe dans chaque scène ce qui donne à la narration un style concis et nerveux. Par ailleurs, il multiplie les regards à la caméra, un tabou du cinéma classique, et supprime les fondus enchaînés. Ce film devient, avec Les 400 coups de François Truffaut, et plus même que celui-ci, le manifeste de la Nouvelle Vague.
. Pierrot le fou (1965) :
Dixième long métrage, Pierrot le fou, en 1965, peut-être son film le plus célèbre, constitue un premier bilan dans l’œuvre. Godard y maîtrise mieux que jamais son art et se livre à un véritable feu d’artifice narratif et visuel, où éclatent à chaque image les couleurs primaires : bleu, jaune, rouge. Au milieu du film apparaît le journal de Ferdinand (Pierrot). Ces notes manuscrites, qui s’emparent de l’écran et marquent une pause dans le récit, témoignent d’une réflexion de caractère essayiste et ouvrent une voie toute nouvelle propre au cinéaste : l’essai de fiction. « Pierrot le fou est une sorte de voyage dans la lune. Un film est comme une fusée à plusieurs étages… Là, le dernier étage est monté très haut… Je n’en suis pas encore revenu », déclarait Godard peu de temps après la sortie du film.
. Histoire(s) du cinéma (1988-1998)
Série de films et livre dans « Le Voyage ».
Où JL Godard crée une correspondance entre les formes du cinéma et celles du livre. Les films sont composés de citations et de références à l’histoire du cinéma : montage de films existants, citations, textes à l’image, et voix de JL Godard. Le livre est tiré du film et découpé selon des photogrammes et des mêmes textes issus du film, qui composent le montage du livre.
Présentation : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire(s)_du_cin%C3%A9ma
Livre (2006) : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Histoire-s-du-cinema
Extraits des films :
Partie 1 https://www.dailymotion.com/video/x206cg7
Toutes les histoires (extrait) https://www.dailymotion.com/video/x3mgdt2
Qu’est-ce que le cinéma https://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/histoires-du-cinema/
Citations et textes empruntés pour construire l’histoire du cinéma, les histoires du cinéma, et l’histoire (du monde, de l’Europe, de l’occident et de l’orient, des individus, les histoires d’amour)
Ses derniers films fonctionnent en grande partie sur ce principe, avec en plus certaines personnalités jouant leur propre rôle, notamment dans « Notre musique ». Son dernier film, « Le livre d’images » poursuit cette relation entre cinéma et livre, images et textes, ainsi que les références aux autres arts.
Notre musique (2004)
Trailer https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18363990&cfilm=51311.html
Extraits :
https://www.youtube.com/watch?v=IQJUCnsDFlE
https://jeanpaulcurnier.com/contributions-jean-luc-godard/
Film socialisme (2010)
https://supdesub.com/film-socialisme
film et scenario (teaser) https://www.youtube.com/watch?v=VtQ-NThaBqE
Extrait https://www.youtube.com/watch?v=FN27Hhfkf6k
Le livre d’images (2019)
trailer français http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19578167&cfilm=253724.html
trailer américain https://www.youtube.com/watch?time_continue=96&v=JAXMVkV3idE&feature=emb_title