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Art et Activisme du domaine de l'habitat

GORDON MATTA-CLARK - Découper des immeubles

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GORDON MATTA-CLARK

Il a découpé des immeubles

L’artiste américain (1943-1978) est connu pour avoir découpé des immeubles (Building Cuts). Après ses études d’architecture, il commence à s’intéresser à la structure des bâtiments. En effet, de l’automne 1972 au printemps 1973, il réalise des œuvres in situ où il découpe directement de la matière dans les structures d’édifices abandonnés.

Suite à la migration de la classe moyenne vers les banlieues, il intervient notamment dans le Bronx.

Sa série la plus célèbre Bronx Floors devient le fondement de son travail qu’il poursuit dans d’autres séries, Day’s End (New York, 1975) et Conical Intersect (Paris, 1975). Il garde des traces de ses installations à travers plusieurs médiums, films et photographies.

Il était engagé et activiste

Tout au long de sa carrière, Gordon Matta-Clark s’est intéressé à des problématiques économiques et sociales. Conscient du contexte dans lequel son travail s’insère, il se consacre à un véritable enrichissement de l’architecture. Redoutant que le Bronx devienne une zone industrielle, il promeut l’installation d’une jeunesse défavorisée dans le sud du quartier avec deux idées de projets, la fondation d’un centre d’art dans le Bronx (qui n’aboutira pas) et celle d’un programme d’insertion professionnelle la Resource Center and Environmental Youth Program for Loisaida.

De plus, il s’engage activement à travers son art comme en témoigne la performance Garbage Wall (1970-2018) où « l’idée globale est d’accomplir tout un cycle urbain, de partir du déchet pour y retourner. », écrit-il. L’année suivante, Matta-Clark réévalue son œuvre et la transforme en une forme d’habitat pérenne disponible à moindre frais.

Il a été le fondateur d’espaces de création

Dans les années 1970, Matta-Clark profite de l’effervescence de la scène artistique new-yorkaise pour fonder des lieux culturels dynamiques. À New York, il fonde un espace d’exposition alternatif au 112 Greene Street et un restaurant Food. Le restaurant est à la fois un lieu convivial, un espace de création artistique et une œuvre d’art total. 

En effet, de la conception du lieu à la réalisation des menus pensée par des artistes tels que le minimaliste Donal Judd ou la chorégraphe Yvonne Rainer, tout est art. Ainsi Food est-il devenu un espace de rencontres mis au service de la création telle que la conçoit Matta-Clark.

Il a fondé le groupe Anarchitecture

En 1973, Gordon Matta-Clark crée le groupe Anarchitecture – fusion des mots « anarchie » et « architecture » – avec plusieurs artistes. La musicienne Laurie Anderson et le sculpteur new-yorkais Richard Nonas, entre autres. 

ans les années 1970, cette communauté se retrouve pour débattre d’une réévaluation de l’architecture classique. En 1974, leurs discussions aboutissent à l’organisation de l’exposition collective du 112 Greene Street.

 

Il a été l’un des premiers à s’intéresser au graffiti

Par ailleurs, Matta-Clark célèbre le graffiti qui prend de l’ampleur à New York. Dans des photographies colorées, ils immortalisent les écrits vandales qui envahissent les murs du New York de l’époque.

Suite au refus de la Washington Square Art Fair d’exposer ses clichés, il crée sa propre exposition dans les rues du Bronx. Lors de cet événement, il donne carte blanche à des artistes pour graffer le camion dans lequel il transporte ses œuvres.

 

 

 

Ci-dessous, la rencontre avec Philip Ursprung et Gwendolyn Owens au sujet de leur livre Gordon Matta-Clark : An Archival Sourcebook en discussion avec Fabrizio Gallanti, directeur d'Arc en rêve.