POURQUOI L'AVORTEMENT A SI SOUVENT ÉTÉ INTERDIT DANS L'HISTOIRE ? 

L’interruption volontaire de grossesse est une pratique ancienne, peut-être aussi ancienne que l’humanité elle-même, bien qu’il soit difficile d’en retracer précisément les premières occurrences avant l’Antiquité. Ce qui est avéré, cependant, c’est que des civilisations comme celles de Mésopotamie, d’Égypte, de Grèce et de Rome ont laissé des traces écrites décrivant des techniques d’avortement, souvent basées sur l’utilisation de plantes médicinales et de potions.

Depuis l’Antiquité, bien que l’avortement ait été pratiqué dans de nombreuses sociétés, il a souvent suscité des tabous et alimenté des débats moraux, religieux et juridiques. Cette pratique n’a jamais été unanimement acceptée, générant une ambivalence persistante à travers les âges. Pourquoi cette contradiction entre la constance de la pratique et le rejet moral ou législatif qu’elle suscite encore si souvent ?

Si l’histoire de l’avortement démontre qu’il a toujours existé sous une forme ou une autre, malgré de nombreuses tentatives légales ou culturelles pour l’interdire, il faut reconnaître que leur véritable conséquence a été, et demeure, de mettre en danger la santé des femmes — et non des hommes. Lorsque l’avortement est réprimé ou illégal, les femmes continuent d’y recourir, souvent en risquant leur vie avec des méthodes précaires, faute de solutions médicales sécurisées et encadrées.

Ainsi, loin d’une prétention vaine à interdire, le véritable enjeu contemporain réside dans l’assurance d’un accès sécurisé à une pratique immémoriale et universelle. Gouverner les droits reproductifs ne signifie pas imposer une morale, mais garantir un impératif de santé publique, tout en reconnaissant la propension des individus à exercer leurs libertés fondamentales.

Une vidéo de la chaîne YouTube Les Revues du Monde