COMMENT MONTRER LA VIOLENCE SANS VIOLENCE ?

Ksenia (à g.), 4 ans, arrive à Medyka, en Pologne, le 8 mars dernier, en provenance d’Irpin. Frigorifiés, les petits réfugiés sont enveloppés par les bénévoles dans des couvertures de survie. ERIN SCHAFF/The New York Times/R
RÈGLES:
- regarder les deux films en lien ci-dessous
- constituer des groupes d’un minimum de 3 personnes et coopérer
- créer une œuvre (médium libre) qui, par sa forme ou ses contenus, apporte une réponse à cette question : COMMENT MONTRER LA VIOLENCE SANS VIOLENCE ?
FILM À REGARDER
FILM 1
La violence, quand il s’agit de sa présentation dans la vie réelle
Ukraine, des photographes dans la guerre / Documentaire inédit LCP
Film de Julien Boluen et Frédéric Decossas, avec la participation d’Eric Bouvet (2022, Fr., 60 min). Diffusé la première fois sur la chaîne LCP Assemblée nationale, en juin 2022
Ce documentaire tourné au début de la guerre en Ukraine (mars 22) donne la parole à et montre le travail de quatre photographes de guerre qui s’interrogent sur l’éthique de leur action et expliquent les limites qu’ils et elle se donnent dans la présentation de la souffrance et de l’horreur de la guerre.
- Guillaume Binet (49 ans, cofondateur de l’agence Myop),
- Guillaume Herbaut (51 ans, agence Vu),
- Chloe Sharrock (30 ans, agence Myop)
- Eric Bouvet (61 ans, agence Myop)
Quelque 2 000 photographes se sont rendu·e·s en Ukraine dès les jours suivant le 24 février, qui marque l'invasion par les troupes russes. Un afflux inédit. Pour témoigner de l’horreur, de l’histoire… Pour l’adrénaline aussi. Sur le terrain ou devant les images les plus emblématiques, chacun livre sa vision du métier, ses motivations, mais aussi sa gestion de la peur et l’autocensure face à l’horreur, avec une sincérité qui donne toute sa beauté au film.
Beaucoup encore se sont retrouvés aux mêmes endroits : aux abords du pont d’Irpin, où l’évacuation des civils est donnée en pâture aux journalistes ; à Boutcha, lorsque est découverte une fosse commune. Une photo en plan large montrant les photographes agglutinés derrière le cordon de sécurité fait d’ailleurs polémique.
FILM 2
La violence, quand il s’agit de sa représentation par la fiction
Films le dormeur - Pascal Aubier
Film de Pascal Aubier avec Rachid Diafi (1974 - couleurs, 9 minutes et 22 secondes)
Dans ce court métrage de moins de 10 minutes réalisé en 1974, le cinéaste Pascal Aubier met en image le célèbre poème d’Arthur Rimbaud, le Dormeur du val (voir le poème).
Le film n’est composé que d’un seul plan (prise de vue unique, sans montage - plan séquence). La caméra voyage dans le paysage, d’abord elle vole parmi les arbres, plus loin elle court parmi les crételles et les herbes, jusqu’au visage du soldat.
Pour rendre cela possible, les machinistes qui accompagnaient le cinéaste dans son intention ont inventé et utilisé pour la première fois un outil promis à une grande carrière mondiale dans le cinéma professionnel : une Louma, un long bras (grue) multi-articulé posé sur des roues ou des rails et permettant de bouger la caméra dans toutes les directions, de l’envoyer très en hauteur, comme au ras du sol.
Pour ce film, des ouvriers de la région ont été sollicités pour assembler 500 m de rails. La préparation de la prise de vue a ainsi réclamé 2 mois de construction, de coordination et de répétition du mouvement d’ensemble.
Qu’est-ce qu’une Louma ?
The Louma — Google Arts & Culture



