Mémentos
Analyses de séquence
Cinéma
ANALYSE DE SÉQUENCE - 12 minutes
La Maman et la Putain [12 minutes]
La Maman et la Putain
Jean Eustache / 1973 / N&B / 3h40 / France
Synopsis
La vie d'Alexandre, émaillée de bavardages, entre sa femme et sa maîtresse.
Équipe technique et distribution
Assistants réalisateur : Luc Béraud, Rémy Duchemin / Scénario : Jean Eustache / Photographie : Pierre Lhomme / Son : Jean-Pierre Ruh / Montage : Jean Eustache
Avec Jean-Pierre Léaud : Alexandre / Bernadette Lafont : Marie / Françoise Lebrun : Veronika / Isabelle Weingarten : Gilberte / Jacques Renard : l'ami d'Alexandre / Jean-Noël Picq : l'amoureux d'Offenbach
Sur le film, en quelques mots
Alors, ça dure trois heures et demie. Dès la première phrase dite, on entend la voix blanche de Jean-Pierre Léaud (Les 400 coups, Le Père Noël a les yeux bleus, Le pornographe...) et on peut se dire : tiens, ils vont jouer "faux" comme ça pendant trois heures trente ? Et puis en plus, très vite, on comprend que ce film montre la vie quotidienne d'un jeune oisif, partagé entre une femme avec laquelle il vit, ses amis, et une jeune femme qu'il rencontre. Il y a à peu près tous les ingrédients pour en faire un film insupportable, daté, petit bourgeois en un mot. Mais ça, c'est sur le papier. Parce que dans la vie, on y entend un texte de feu, c'est-à-dire que ça brûle, tout le temps, même si les personnages sont détestables, même si leur égocentrisme énerve, parce que ce qui se joue entre homme et femme dans ce film pénètre quelque chose en nous.
Il a été fait avec trois francs six sous, il allait tellement à l'encontre de l'air de son temps qu'il a été un peu mis de côté. Il est resté un trésor, pour ceux qui l'avaient vu, un peu toujours les mêmes, les lettrés, les éduqués...
Ceux qui aiment la langue, écoutez comme c'est écrit.