CETTE PHOTOGRAPHIE, TA DERNIÈRE

Quelque chose noir (extrait)

Cette photographie, ta dernière, je l'ai laissée sur le mur, où tu l'avais mise, entre les deux fenêtres,

Et le soir, recevant la lumière, je m'assieds sur cette chaise, toujours la même, la regarder, où tu l'as posée, entre les deux fenêtres,

Et ce que l'on voit, là, recevant la lumière, qui décline, dans le golf des toits, à gauche de l'église, ce qu'on voit,   les soirs, assis sur cette chaise, est, précisément,

Ce que montre l'image laissée sur le mur, sur le papier brun sombre du mur, entre les deux fenêtres, la lumière,

Avance, en deux langues obliques, coule, dans l'image, vers le point exact où le regard qui l'a conçue, le tien,   a conçu, de verser indéfiniment de la lumière vers qui, moi, la regarde,

Posée, au cœur, de ce qu'elle montre,

Parce qu'en ce cœur, le cœeur de ce qu'elle montre, que je vois, il y a aussi, encore, l'image elle même, contenue en lui,   et la lumière, entre, depuis toujours, depuis le golfe des toits à gauche de l'église,   mais surtout il y a, ce qui maintenant manque

Toi,   parce que tes yeux dans l'image, qui me regardent, en ce point, cette chaise, où je me place, pour te voir, tes yeux,

Voient déjà, le moment, où tu seras absente, le prévoient, et c'est pourquoi, je n'ai pas bougé de ce lieu-là.