Compendium

CaD Communication relationnelle

>> [ Laura SERFATY ]

CaD_2#1

LES BONNES PRATIQUES DE PRISE DE PAROLE

Ce guide s’adresse à toutes les personnes qui souhaitent développer leurs compétences en prise de parole et en communication. Il est délibérément synthétique, il est un complément de formation, il vient en renfort d’un atelier, qu’il ne remplace pas.



I.  GÉRER SON STRESS
 

Le stress avant ou pendant une intervention en public est chose normale, surtout lorsque ce n’est pas notre activité principale.

Le stress peut être motivant et stimulant, à condition de savoir le gérer. Sans cela, il peut être cause de déstabilisation, voir pour certaines personnes un facteur d’échec.

 

LES SOURCES PRINCIPALES DE STRESS

 

La dévalorisation, le manque de confiance en soi.
« Je n’ai pas le niveau pour… »

Se remplir d’ondes négatives.
« je ne vais pas y arriver ; j’aurais dû… »

Avoir une mauvaise respiration.
faire des arrêts, respirer trop rapidement

Repenser à une mauvaise situation et craindre de la revivre.

Exagérer la difficulté et l’enjeu.

Exagérer le pouvoir des autres, de leur jugement et de leurs exigences.

 

ÉVACUER LE STRESS & DÉVELOPPER SA CONFIANCE

 

S’encourager, utiliser ses points forts et ses qualités comme tremplin.
Si vous prenez la parole aujourd’hui, c’est parce que vous êtes légitime et que personne ne peut parler de vous, de votre activité mieux que vous.

Présupposer la bienveillance des autres à votre égard.
On obtient d’eux ce que l’on suscite chez eux : si je suscite de la sympathie, je recevrai de la sympathie ; si je suscite de la méfiance, je recevrai de la méfiance.

La visualisation positive : se voir réussir, se voir en zone de confort.
En visualisant de façon positive là où l’on veut aller, vous restez en confiance et cela vous permet de vous projeter de manière plus détendue.

Contrôler sa respiration : respirer calmement est un outil anti-stress de base.
La respiration abdominale permet d’éliminer les déchets toxiques, soulage la fatigue et favorise la détente neuromusculaire, ainsi que l’oxygénation du cerveau.
D’autre part, la respiration thoracique favorise la libération des émotions : c’est un exercice très utile pour les personnes tendues, ressentant un poids sur la poitrine ou une sensation d’oppression.
Autre exercice efficace pour baisser le stress, la tension et l'émotion trop forte : l’expiration longue (comme si l’on soufflait à travers une paille).

Accepter ses limites, se donner le droit à l’erreur.
Cela ne va pas remettre en cause vos compétences.
Savoir répondre « je ne sais pas », « je ne me suis jamais posé la question », connaître son niveau de savoir, en étant honnête.

Éviter de trop interpréter les intentions non-exprimées (un regard, un geste…).
Bien qu’il faille rester attentif aux retours des interlocuteurs, il ne faut pas tout interpréter, car vous risquez de vous auto-déstabiliser dans un contexte où vous n’avez aucun recul.
Exemple : un interlocuteur va bailler, peut-être qu’il n’éprouve pas d’intérêt pour ce que vous dites ou peut-être qu’il est vraiment fatigué, mais très intéressé par vos propos.
Si l'on se dit forcément que c’est le premier cas de figure (il s’ennuie), on va se déstabiliser en pensant que ce qu'on dit n’est pas intéressant, qu'on devrait écourter…

Ne pas dépendre de l’opinion des autres.
Il faut prendre conscience que vous serez toujours jugé, ce qui n’est pas forcément négatif, au contraire le jugement peut être neutre ou positif.
Seulement, il faut réussir à s’en détacher et n’y attacher que peu d’importance.

Dédramatiser et relativiser.
En effet, ce n’est sûrement pas la dernière prise de parole que vous faites et il y en aura toujours des meilleures que d’autres.
Il y aura des échecs, il y aura des réussites, des interlocuteurs plus réceptifs et des échanges plus riches que d’autres, il faut prendre du recul.

S’enraciner dans son environnement : vous devez être conscient du contexte dans lequel vous intervenez et de son environnement physique.
Avant de démarrer, sentez-vous bien dans votre environnement, sentez le sol sous vos pieds, ressentez l’air de la salle, adaptez votre corps aux conditions.
Si vous êtes assis, debout, en soirée, si vous intervenez dans la journée de travail de quelqu’un... tout cela est à prendre en compte.

 

 

II.  L’EXPRESSION ORALE 

 

CONNAÎTRE SON DISCOURS ET SES CAPACITÉS D’IMPROVISATION

 

On doit avoir un équilibre entre les deux, afin de ne pas réciter ou lire son propos et en ayant d’autre part une flexibilité de parole.

 

MAÎTRISER SON DÉBIT,  RYTHMER SON DISCOURS

 

C’est un choix de ralentir ou d’accélérer, cela permet de donner énormément de sens à ce que l'on dit et de captiver davantage son auditoire.
 

Si j’accélère :

« J’ai acheté des pommes, des poires, des aubergines, je suis passé en caisse... »

           je veux montrer une grande quantité d’action

« Ils se sont battus et il lui a mis un coup de poing, l’autre a esquivé, il s’est relevé et a tapé au visage... »

          je veux montrer une intensité, « le feu de l’action » et/ou j’appuie une quantité d’actions, mais qui n’a pas grande importance
 

Si je ralentis :

« J’ai acheté des pommes, des poires, des aubergines, je suis passé en caisse... »

          je veux montrer une grande importance, des aliments précis, que j’ai choisis avec une grande attention et qui sûrement auront une importance dans ce que je vais raconter par la suite

 

 FAVORISER LES PHRASES COURTES

 

Il est difficile pour le public de se concentrer, des phrases courtes auront alors beaucoup plus d’impact.

Les phrases longues risquent de les perdre en cours de route et de complexifier le message.

Pour soi, il est plus simple de garder son fil avec des phrases courtes.

 

OSER LES PAUSES, LES SILENCES ET LES HAUSSES DE VOIX

 

On peut relancer l’attention du public et donner davantage de sens à ce qu'on dit.

Mettre un silence avant ou après une information, un détail très important, marquera davantage l’interlocuteur.

 

RESPECTER LA PONCTUATION  À L’ORAL

 

Donner les bonnes intonations pour une question, une fin de phrase… car cela peut être mal compris.

De même avec les virgules, marquer les pauses, c’est plus agréable à écouter et bien plus simple à comprendre.

« Elle mange une glace, au café. »  //  « Elle mange une glace au café. »

 

ÉLIMINER LES MOTS PARASITES

 

Nous avons chacun nos tics de langages, mais certains mots reviennent fréquemment : donc, alors, en fait, voilà, euh… Ils parasitent la compréhension et brouillent le propos.

Il faut s’entraîner à les retirer du discours.

 

JOUER SUR LES INTONATIONS, POUR RETENIR L’ATTENTION ET CASSER LA MONOTONIE

 

C’est l’un des meilleurs atouts d’un bon orateur, qui donne beaucoup de vie à sa parole en variant les intonations.

 

NE PAS MANGER SES MOTS, MAÎTRISER SA PAROLE JUSQU’À LA FIN DE SA PHRASE

 

Sinon cela peut donner l’impression :

  • que l’on veut vite terminer ce que l’on est en train de dire
  • que l'on n'est pas à l’aise

Le public vous écoute et restera attentif jusqu’à la fin de la phrase, à condition que vous le soyez aussi.

 

 UTILISER UN TON ADAPTÉ À SON MESSAGE

 

Le ton se définit avec un sentiment que l’on veut associer au discours (du mépris, de l’admiration, de l’inquiétude, de l’ironie, de l’étonnement).

Si on n’utilise pas le bon ton, le message ne sera pas perçu comme on le souhaite.

 

 

III.  ÉVITER LES IMPASSES

 

RECENTRER SON PROPOS EN CAS DE DÉBAT AVEC PLUSIEURS PERSONNES

 

 

NE PAS RALLONGER SA PHRASE


Parce que…, c’est pour ça que…, dans le but de..., par exemple…

Cela peut vite nous emmener dans des impasses, des redites ou sur des terrains que l'on ne maîtrise pas.

Si on donne un exemple, on le maîtrise, pour ne pas se faire piéger.

 

CHANGER LE MODE D’EXPLICATION EN CAS D’INCOMPRÉHENSION

 

Cela ne sert à rien de répéter plusieurs fois la même chose quand quelqu’un ne comprend pas.

  • j’essaye un autre moyen
  • j’illustre avec un exemple
  • je dessine si besoin

 

ATTENTION AUX REMARQUES IRONIQUES, TOUT LE MONDE N’A PAS LE MÊME HUMOUR

 

L’ironie peut être ambiguë et pas tout le temps comprise.

Il serait dommage qu’à cause d’une remarque ironique, votre interlocuteur comprenne l’inverse de ce que vous voulez dire.

 

NE PAS BLOQUER SUR UNE QUESTION PIÈGE

 

Vous avez le droit de ne pas savoir.

Il est inutile d'essayer de répondre avec des éléments non pertinents.

Il est plus honnête et plus intéressant de dire :

  • je ne sais pas
  • je n’ai pas les éléments pour vous répondre maintenant
  • je me renseigne et je reviens vers vous
  • laissez-moi le temps de me renseigner

 

REFORMULER UNE INTERVENTION OU UNE QUESTION

 

« Si je comprends bien… »

Cela permettra de ne pas laisser s’installer de malentendus.

Il est mieux de vérifier que de perdre du temps à parler hors sujet, de débattre avec quelqu’un sur deux choses différentes.

 

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